Tunisie : le parti de Marzouki menace de quitter le gouvernement

Le Congrès pour la République (CPR), parti de centre-gauche fondé par le président tunisien Moncef Marzouki, a menacé de se retirer du gouvernement dominé par le parti islamiste d’Ennahda.

Le président tunisien Moncef Marzouki à Tunis, le 8 décembre 2012. © AFP

Le président tunisien Moncef Marzouki à Tunis, le 8 décembre 2012. © AFP

Publié le 9 décembre 2012 Lecture : 1 minute.

"Le CPR va quitter le gouvernement si l’on ne tient pas compte de ses propositions et de celles de son président d’honneur, Moncef Marzouki", a déclaré dimanche à la presse son secrétaire général Mohamed Abbou.

Cette formation avait déjà menacé de claquer la porte de la coalition tripartite au pouvoir, formée par Ennahda avec un autre parti de centre-gauche, l’Ettakatol du président de l’Assemblée constituante (ANC) Mustapha Ben Jaffar.

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Sa nouvelle mise en garde dimanche intervient dix jours après l’appel du chef de l’Etat à un nouveau gouvernement restreint capable de répondre aux attentes de la population déshéritée dans les régions.

Instabilité

Fin novembre, M. Marzouki s’était inquiété du risque d’instabilité dans le pays après les manifestations et la vague de violences qui avait fait quelque 300 blessés à Siliana (ouest) dont les habitants réclamaient de meilleures conditions de vie.

"L’intérêt de la Tunisie nécessite aujourd’hui un gouvernement restreint et efficace regroupant les compétences", avait-il dit, notant le décalage entre les "attentes immenses" de la population et "le rendement du gouvernement".

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M. Marzouki n’a pas le pouvoir de remanier le gouvernement dirigé par le Premier ministre, Hamadi Jebali, issu du parti islamiste Ennahda, majoritaire à l’ANC.

Gouvernement restreint

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Mohamed Abbou a de nouveau réclamé dimanche un gouvernement restreint, et rappelé à ses alliés d’Ennahda la nécessité de l’associer à la prise de décision gouvernementale. "Jusqu’à quand va-t-on justifier des décisions sans consultation préalable", s’est-il demandé.

Ancien ministre du gouvernement Jebali, M. Abbou a démissionné en mai dernier pour protester contre les lenteurs de l’administration à traiter les dossiers de la corruption.

L’avertissement du CPR a lieu dans un contexte de crise entre les islamistes et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), principal syndicat du pays, qui a appelé à une grève générale jeudi.

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