L’armée somalienne et l’UA s’emparent d’un bastion des islamistes shebab

Les islamistes shebab somaliens, affiliés à Al-Qaïda, ont subi un nouveau revers dimanche avec la perte d’un de leurs bastions à Jowhar dont ils ont été chassés par les troupes somaliennes et de l’Union africaine.

Des membres des shebab qui se rendent le 22 septembre 2012 à Garsale, à 10 km de Jowhar. © AFP

Des membres des shebab qui se rendent le 22 septembre 2012 à Garsale, à 10 km de Jowhar. © AFP

Publié le 9 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

La capture de cette ville stratégique – contrôlée par les insurgés depuis 2009 – a poussé les milices extémistes à se replier et va compliquer leurs mouvements entre le nord et le sud du pays, où ils ont déjà subi de nombreuses défaites.

"Nous avons pris le contrôle (de Jowhar) ce matin et nous sommes en train de rétablir la sécurité à Jowhar (…) les shebab ont fui en masse devant nous", a annoncé à l’AFP le colonel Ali Houmed, porte-parole de la mission de l’UA en Somalie (Amisom).

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"Les troupes de l’Amisom avec les forces nationales somaliennes sont entrées dans la ville, il y a eu un peu de combats" avant la fuite des shebab, a ajouté le porte-parole.

Le porte-parole des shebab, Adiaziz Abdu Musab, a confirmé à l’AFP le retrait des forces extrémistes de Jowhar, située à environ 90 km au nord de la capitale Mogadiscio, sur ‘un axe stratégique.

"Nous avons retiré nos troupes de Jowhar pour des raisons stratégiques", a déclaré le porte-parole des shebab. Les shebab n’ont pas subi de pertes dans leurs rangs et ils vont rester "près" de la ville. "Nous allons chasser les envahisseurs à l’intérieur et à l’extérieur de Jowhar", a-t-il ajouté.

Revers important pour les shebab

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La perte de la ville constitue un revers important pour les shebab, chassés en août 2011 de Mogadiscio et qui ont enregistré depuis une série de débâcles.

La force de l’UA en Somalie aidée par un contingent éthiopien et par l’embryon d’armée somalienne est en effet parvenue à chasser les islamistes de leurs principaux bastions du sud et du centre du pays au cours des derniers dix-huit mois. Les combattants islamistes sont poussés à se replier alors que les troupes de l’UA avancent sur le terrain pour dégager une route au nord-ouest de Mogadiscio afin de rejoindre Baidoa, contrôlée par les soldats éthiopiens.

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Les shebab seraient, selon plusieurs sources, en train de se relocaliser dans la région de Galgala dans les montagnes de Golis, situées dans la région semi-autonomone du Puntland (nord).

Les montagnes de Golis, situées à la frontière poreuse entre les deux Etats autonomes du Puntland et le Somaliland, regorgent de caves difficiles d’accès.

Les montagnes du nord du pays ont longtemps été contrôlées par des seigneurs de guerre, trafiquants d’armes et par un allié des shebab, Mohamed Said Atom, accusé par l’ONU d’"enlèvements, piraterie et de terrorisme."

Menace

Les troupes kényannes – qui ont pénétré en Somalie il y a un an avant d’intégrer l’Amisom – ont également mené des opérations depuis le sud du pays, et ont pris le contrôle d’un autre bastion des shebab, le port stratégique de Kismayo, en septembre.

Mais les shebab demeurent une menace potentielle. Ils contrôlent toujours des zones rurales et mènent des attaques de type guérilla dont des attentats suicide dans des zones contrôlées par le gourvernement, comme à Mogadiscio.

Les shebab contrôlent toujours la petite ville côitière de Barawe, située à environ 180 km au sud de la capitale.

La Somalie est plongée dans le chaos et la guerre civile depuis le renversement du président Siad Barre en 1991.

Le pays dispose de nouvelles institutions — Parlement, président et gouvernement — mises en place depuis septembre dernier, même si la situation ne permet toujours pas d’organiser une élection au suffrage universel dans le pays.

Début décembre, l’ONU a sollicité un milliard d’euros de la communauté internationale pour aider la Somalie à éviter que les prochaines sécheresses ne tournent à la famine, comme celle qui avait fait des dizaines de milliers de morts en 2011.
 

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