Ghana : Mahama mène le scrutin présidentiel d’une courte tête
Le président par intérim John Dramani Mahama mène d’une courte tête devant son principal rival Nana Akufo-Addo, selon de premiers résultats non-officiels de l’élection présidentielle qui a eu lieu dans le calme vendredi au Ghana.
Mis à jour à 16h30.
Dans ce pays émergent d’Afrique de l’Ouest, M. Mahama mène avec 50,6% des voix contre 47,82% au leader de l’opposition, rapporte la télévision privée Joy News, en se basant sur les résultats de 267 districts sur 275.
"Mahama est vraisemblablement le président élu du Ghana", a affirmé la chaîne en se basant sur une analyse des districts restant à décompter, mais la Commission électorale n’a pas encore fait d’annonce.
Le taux de participation est de 81%, selon la chaîne.
Ancien vice-président, M. Mahama n’est au pouvoir que depuis la mort subite en juillet de son prédécesseur John Atta Mills. Il a déclaré dimanche avoir "une assez bonne idée" des résultats, basée sur les propres estimations de ses équipes. "Nous attendrons calmement le verdict et nous nous plierons à ce verdict de la commission électorale, quel qu’il soit", a-t-il déclaré lors d’une visite de courtoisie de l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, qui dirige l’équipe d’observateurs ouest-africains.
Akufo-Addo silencieux
M. Akufo-Addo ne s’est pas encore exprimé publiquement, mais le secrétaire général de son parti, le NPP (Nouveau parti patriotique) a déclaré samedi soir qu’il se préparait à une victoire de son camp.
Un porte-parole du NPP a déclaré dimanche ne pas être d’accord avec les prévisions de la chaîne Joy. "On dirait qu’on s’oriente vers un deuxième tour", a dit Perry Okudzeto, directeur adjoint de la communication du parti, à l’AFP.
Huit candidats, au total, se sont présentés à la présidentielle. Un deuxième tour aura lieu le 28 décembre si aucun des candidats n’obtient 50% des voix.
John Mahama, âgé de 54 ans, candidat du NDC (Congrès démocratique national), était le vice-président de John Atta Mills, mort d’une maladie foudroyante en juillet. Egalement écrivain et fan de musique Afrobeat, originaire du nord du pays, il est relativement méconnu des Ghanéens.
Nana Akufo-Addo, le candidat du NPP, avocat et fils d’un ancien président, se présentait à la présidentielle pour la seconde fois, à 68 ans, après avoir perdu à moins d’1% en 2008.
Il est bien connu dans le pays pour avoir combattu les dictatures militaires au Ghana pendant des années, en politique comme devant les tribunaux, où il a plaidé sur des cas de violations des droits de l’homme.
Problèmes techniques
Selon plusieurs experts, les deux grands partis ghanéens n’ont pas de grandes différences idéologiques, même si le NDC au pouvoir est plutôt considéré comme de centre-gauche alors que le NPP a une vision économique plus libérale.
Les élections présidentielle et législatives se sont tenues vendredi, mais elles ont dû se prolonger samedi à certains endroits, des bureaux de votes ayant rencontré des problèmes techniques liés au nouveau système d’identification biométrique des électeurs et à des retards de livraison de matériel électoral.
Aucun incident n’a été rapporté samedi, à l’exception du cas d’une centaine de manifestants qui ont brûlé des poubelles dans le centre d’Accra qui ont été dispersés par la police à l’aide de gaz lacrymogènes.
Les deux principaux partis ont alterné au pouvoir depuis l’avènement du multipartisme en 1992, faisant du Ghana un modèle de stabilité dans une région où les élections sont souvent synonymes de crises violentes.
Le pays de 24 millions d’habitants connaît une forte croissance économique due à ses exportations de cacao et d’or, auxquelles vient s’ajouter, depuis 2010, une production pétrolière encore modeste mais pleine de promesses.
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