Échanges de tirs à Bissau après la libération de deux ministres par la garde nationale
Le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, avaient été convoqués par la justice au sujet d’un retrait d’une somme de dix millions de dollars des caisses de l’État.
Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, des soldats de la garde nationale de Guinée-Bissau ont libéré deux membres du gouvernement qui étaient interrogés par la police, avant d’échanger des coups de feu avec les forces spéciales, selon des sources militaires et du renseignement.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, avaient été convoqués par la justice, puis placés en garde à vue le 30 novembre. La police judiciaire a interrogé les deux hauts responsables plusieurs heures durant sur un retrait d’une somme de dix millions de dollars des caisses de l’État, selon les mêmes sources s’exprimant sous le sceau de l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Souleiman Seidi avait été interpellé lundi 27 novembre par des députés sur ce retrait lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Il avait affirmé que ce retrait était légal et destiné à soutenir le secteur privé national.
Toujours selon les mêmes sources, vers 22h00 jeudi 30 novembre dans la soirée, des éléments de la garde nationale, une unité de l’armée, ont exfiltré le ministre et le secrétaire d’État des locaux de la police judiciaire, les ont conduits vers une destination inconnue, puis se sont retranchés dans une caserne située dans le quartier de Santa Luzia.
Tirs nourris
Des tirs nourris ont ensuite été entendus ce 1er décembre matin dans ce quartier situé dans le sud de Bissau, selon un correspondant de l’AFP. Les sources militaires et du renseignement ont indiqué que les forces spéciales sont intervenues contre la garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses. Il s’en est suivi un échange de tirs avant que le calme ne revienne, ont-elles ajouté.
Des éléments de la Force d’appui pour la stabilisation de la Guinée-Bissau, déployés dans ce pays par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ont été vus vendredi matin en patrouille dans les rues de Bissau, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces événements surviennent alors que le président Umaro Sissoco Embalo se trouve à Dubaï pour assister à la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28).
(Avec AFP)
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