Tunisie : réunion à Siliana pour décider de la suite de la contestation
L’UGTT, principal syndicat tunisien, se réunit dimanche à Siliana pour décider de la suite à donner à la contestation, après un accord la veille avec le gouvernement visant à mettre fin à cinq jours de violences nourries par les espoirs déçus de la révolution.
![Heurts entre manifestants et forces de l’ordre, le 1er décembre 2012 à Siliana, en Tunisie. © AFP/Faouzi Dridi](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/12/02/002122012110045000000zzzzz.jpg)
Heurts entre manifestants et forces de l’ordre, le 1er décembre 2012 à Siliana, en Tunisie. © AFP/Faouzi Dridi
L’UGTT, principal syndicat tunisien, se réunit dimanche à Siliana pour décider de la suite à donner à la contestation, après un accord la veille avec le gouvernement visant à mettre fin à cinq jours de violences nourries par les espoirs déçus de la révolution. "A 10H00 (09H00 GMT), le bureau exécutif (régional de l’UGTT) se réunit pour décider si on suspend la grève générale pour 15 jours ou si l’on continue", a expliqué à l’AFP, Nejib Sebti, le dirigeant régional du syndicat.
Cette grève générale, débutée mardi, a dégénéré en affrontements avec la police qui ont fait plus de 300 blessés. Elle visait à obtenir le limogeage du gouverneur régional, un plan d’aide économique à la région et la libération de 14 personnes arrêtées lors de violences sociales en avril 2011. Le compromis trouvé avec le gouvernement samedi après-midi prévoit la mise à l’écart du gouverneur, un examen accéléré par la justice du dossier des personnes emprisonnées, des aides pour soigner les blessés et un programme de développement dont le contenu n’a pas encore été précisé.
Un semblant de vie normale était néanmoins visible à Siliana (120 km au sud-ouest de Tunis), des magasins et des boutiques ayant ouvert leurs portes pour la première fois depuis mardi. "La grève n’est pas arrêtée, mais il faut bien laisser les gens se nourrir", a expliqué M. Sebti.
Les rues de la ville portaient toujours les marques des affrontements : barricades calcinées, des pierres par centaines jonchant le sol, tout comme les restes des grenades lacrymogènes tirées par la police. Les renforts policiers étaient toujours installés dans le principal commissariat de la ville, épicentre des violences.
Les émeutiers, des jeunes pour la plupart, réclament le départ de ces hommes, accusés d’avoir provoqué les affrontements et de recours excessif à la force, notamment mercredi lorsqu’ils ont tiré à la chevrotine sur les manifestants.
Les mouvements sociaux dégénérant en heurts se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie, le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda peinant à répondre, dans une conjoncture économique difficile, aux revendications des Tunisiens qui étaient à l’origine de la première des révolutions arabes.
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