Algérie : partis au pouvoir renforcés par le scrutin, déclin des islamistes

Les élections locales de jeudi en Algérie ont confirmé la suprématie des partis nationalistes au pouvoir et le déclin des islamistes, qui ont enregistré leur plus mauvais score électoral depuis le premier scrutin pluraliste en 1990.

Une Algérienne vote à Alger lors des législatives du 10 mai 2012. © AFP

Une Algérienne vote à Alger lors des législatives du 10 mai 2012. © AFP

Publié le 2 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Les élections locales de jeudi en Algérie ont confirmé la suprématie des partis nationalistes au pouvoir et le déclin des islamistes qui ont enregistré leur plus mauvais score électoral depuis le premier scrutin pluraliste en 1990. Le recul des islamistes en Algérie tranche avec la situation dans plusieurs pays de la région qui ont enregistré une montée en puissance de ce mouvement, notamment en Egypte et en Tunisie où il est parvenu au pouvoir à l’issue des révoltes de 2011.

Alors que le taux de participation était le principal enjeu du scrutin, il a été faible (44,27 % des quelques 21 millions d’électeurs), même s’il est légèrement en hausse par rapport à celui des législatives de mai dernier (43,1%). "Ce qui n’était qu’une tendance lors des dernières législatives vient de se confirmer de manière frappante lors de ces locales. Les Algériens ont donc signifié, de manière claire, leurs refus catégorique de l’islamisme politique", estimait samedi le quotidien L’Expression.

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Les partis islamistes ont accusé un net recul par rapport aux élections locales de 2007. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec ses alliés de "l’Alliance de l’Algérie verte" n’ont obtenu la majorité absolue que dans dix communes alors qu’en 2007, le MSP, seul, avait conquis 16 municipalités.
Aux législatives, les islamistes qui espéraient profiter du souffle du Printemps arabe, n’avaient obtenu que 61 sièges sur 462.

A l’issue de ce deuxième scrutin organisé depuis les réformes politiques mises en oeuvre en avril 2011 par le président Abdelaziz Bouteflika pour parer à une contagion du Printemps arabe, le Front de libération nationale (FLN, présidentiel) a remporté la majorité aux assemblées communales (mairies) et aux assemblées départementales.

L’ancien parti unique, déjà large vainqueur des législatives, a obtenu la majorité absolue dans 159 municipalités sur les 1.541 que compte le pays, selon les résultats officiels annoncés vendredi. Il a également obtenu une confortable majorité relative dans 832 communes qu’il pourra gérer qu’avec le soutien d’éventuels alliés.

Le FLN compte sur des alliances avec le Rassemblement national démocratique de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et le Front des forces socialistes (FFS) du l’opposant historique Hocine Aït Ahmed, a indiqué son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem.  Le parti "ambitionne de présider dans environ 1.000 communes", a-t-il dit.

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Il devance le RND qui a fait une percée électorale en s’assurant le contrôle de 132 communes, contre 107 en 2007. Le RND, deuxième force politique représentée à l’Assemblée nationale, a également remporté la majorité relative dans 215 assemblées communales.

Le FLN et le RND sont suivis par la révélation de ce scrutin, le Mouvement populaire algérien (MPA) qui obtenu 6% des sièges en s’assurant une majorité absolue dans 12 communes. Ce parti dirigé par le ministre de l’Environnement Amara Benyounès a obtenu son agrément dans le cadre des réformes politiques initiées par M. Bouteflika.

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Les partis d’opposition du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) et du FFS ont obtenu la majorité absolue dans 13 et 11 municipalités, principalement dans leur fief en Kabylie (à l’est d’Alger). Après l’instauration du multipartisme en 1989, le Front islamique du salut (FIS, dissous) avait remporté haut la main les premières élections locales pluralistes en juin 1990.

Le FIS a failli rééditer son score aux élections législatives de décembre 1991, annulées par les militaires en janvier 1992 alors qu’il était en passe de remporter le scrutin. Cette décision a plongé l’Algérie dans une guerre civile qui a fait près de 200.000 morts, selon des sources officielles.

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