Gaza replonge dans un « cauchemar », selon le chef du CICR
La pénurie menace les centaines de milliers de Palestiniens réfugiés au sud du territoire assiégé, où les combats ont repris.
La reprise des combats dans la bande de Gaza, après une trêve d’une semaine, a replongé le territoire assiégé dans un « cauchemar », a déploré le 1er décembre le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Les gens sont à un point de rupture, les hôpitaux [sont à] un point de rupture et toute la bande de Gaza est dans un état très précaire », a regretté Robert Mardini, directeur général du CICR.
Pour les habitants de Gaza, la reprise des combats les ramène « à la situation cauchemardesque dans laquelle ils se trouvaient avant la trêve », a-t-il dit, soulignant « la souffrance, la peur, l’anxiété et les conditions de vie précaires » des 2,4 millions d’habitants du territoire.
Les bombardements de l’armée israélienne dans la bande de Gaza ont repris vendredi après l’expiration d’une trêve entrée en vigueur le 24 novembre, et le Hamas a déjà fait état d’au moins trente-deux morts.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a accusé le Hamas d’avoir « violé l’accord » et « tiré des roquettes » vers Israël. Le Jihad islamique, l’autre grand mouvement islamiste de Gaza, a revendiqué des tirs de roquettes.
« Il n’y a aucun endroit sûr pour les civils » dans la bande de Gaza, a déclaré Robert Mardini, soulignant les énormes défis auxquels sont confrontés les établissements de santé et les organisations humanitaires. « Dans les hôpitaux où travaillent nos équipes, nous avons constaté ces derniers jours l’arrivée de centaines de blessés graves », a-t-il indiqué. « Cet afflux a dépassé la capacité réelle des hôpitaux à recevoir et à traiter les blessés, ce qui représente un défi considérable ».
Menaces sur l’acheminement de l’aide
Lors de la trêve, négociée par le Qatar avec le soutien de l’Égypte et des États-Unis, quatre-vingt otages israéliens et deux cent quarante prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre d’un accord. « Ces libérations ont eu lieu grâce à la trêve, car certaines conditions doivent être réunies pour cela », a souligné le responsable du CICR, ajoutant que son organisation est toujours « prête à faciliter ces libérations ».
La reprise des combats vendredi menace également l’acheminement de l’aide à Gaza, où environ 80 % des habitants ont été déplacés et se trouvent confrontés à des pénuries de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité. « Avec la reprise des hostilités, il est probable que moins d’aide parviendra à Gaza », a estimé Robert Mardini.
« En plus, les organisations humanitaires, comme le Croissant-Rouge palestinien, le CICR et les agences de l’ONU, verront leurs capacités d’acheminement de l’aide à la population réduites », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
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