[Série] Entre le Maroc et l’Algérie, comment est né le Polisario

Et si l’interminable conflit du Sahara était, aussi, une histoire d’occasion manquée ? De maladresses, d’incompréhensions qui auraient pu être assez facilement dissipées, mais qui, avec le temps, se sont fossilisées, enkystées, au point de rendre toute solution négociée sinon inaccessible, du moins extrêmement difficile.

Au cœur de cette guerre tantôt chaude, tantôt froide, le Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro – beaucoup plus connu sous sa dénomination abrégée et francisée de « Front Polisario » – dont les membres ont célébré cette année le cinquantième anniversaire.

À l’origine de la création de ce mouvement – devenu séparatiste mais qui ne l’a pas toujours été –, on trouve des groupes armés de force et d’importance variables, formés pour lutter contre la présence des Français et des Espagnols. Ces combattants auraient pu, auraient dû s’intégrer aux forces armées marocaines lors de l’indépendance. Pourtant, ce regroupement n’a pas eu lieu.

Entre la fin du protectorat, en 1956, et la création du mouvement sahraoui, en 1973, les autorités marocaines et algériennes, mais aussi françaises et espagnoles, ont soufflé le chaud et le froid, oscillé entre séduction et hostilité à l’égard des nationalistes du Sahara, dont beaucoup n’avaient pas, du moins au départ, d’ambitions indépendantistes très affirmées. C’est sur cette période qui a finalement conduit à la création du Front Polisario que revient Jeune Afrique, cinquante ans plus tard.

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Épisode 3 – El Ouali, un gâchis marocain