Afrique du Sud : nouvelles révélations sur le dossier corruption de Zuma

Le journal « Sunday Times » a fait dimanche de nouvelles révélations embarrassantes pour le président sud-africain Jacob Zuma, attestant des fortes pressions exercées pour que la justice renonce in extremis à le poursuivre pour corruption en 2009.

Jacob Zuma proclame son innocence, le 7 avril 2009 devant la Haute Cour de Durban. © AFP

Jacob Zuma proclame son innocence, le 7 avril 2009 devant la Haute Cour de Durban. © AFP

Publié le 18 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Le parquet sud-africain a tenté en vain de bloquer la parution de l’article et saisi en référé un tribunal de Pretoria qui en a finalement autorisé la publication tard samedi soir.

Inculpé en 2007 dans une vaste affaire de corruption autour d’un contrat public d’armement, dans laquelle un de ses conseillers a été condamné, M. Zuma avait été blanchi trois semaines avant le scrutin présidentiel du 22 avril 2009.

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Selon le Sunday Times, qui s’est procuré 300 pages d’emails internes à la justice, mémos et minutes de réunions de l’époque, le magistrat instructeur, qui avait contre toute attente levé les charges pesant contre M. Zuma, a subi d’intenses pressions pour prendre cette décision.

"Ces documents posent des questions sur la raison pour laquelle le magistrat en charge du dossier à l’époque, Mokotedi Mpshe, a ignoré l’avis de sa hiérarchie et mis M. Zuma hors de cause, se fondant sur des enregistrements d’écoutes téléphoniques pour estimer qu’il était victime d’un complot", écrit le Sunday Times.

Au fil de ces documents, il apparaît selon le Sunday Times que ses supérieurs n’étaient pas d’accord, que les enquêteurs se sont sentis victimes d’un chantage, qu’ils ont relancé maintes fois M. Mpshe pour qu’il engage les poursuites et qu’à leurs yeux, sa décision de ne pas le faire souffre de vices juridiques majeurs.

Présidentielle de 2009

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Le Sunday Times cite aussi les extraits d’un mémo adressé au parquet par l’avocat de M. Zuma insistant lourdement début 2009 pour un abandon des charges, invoquant un risque de perturber les élections ou de provoquer une crise constitutionnelle.

L’abandon des charges avait ouvert la voie à une élection sans encombre de M. Zuma, candidat de l’ANC après avoir évincé l’ancien président Thabo Mbeki à la tête du parti.

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Personne n’a cependant jamais pu consulter in extenso le dossier ayant conduit le magistrat instructeur à prendre sa décision, notamment les mystérieuses écoutes téléphoniques, opportunément arrivées aux mains des avocats de M. Zuma et dont ils se sont servis pour prouver que la procédure était une manipulation d’un des principaux enquêteurs pour l’abattre politiquement.

M. Zuma, inculpé en décembre 2007 de corruption, fraude et racket, était soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vins auprès du groupe d’armement français Thales, alors qu’il était vice-président du pays (1999-2005).

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