En Côte d’Ivoire, ouverture d’une « école des maris » à Guiglo
Dans cette ville ivoirienne, des hommes apprennent désormais leur rôle de conjoint, et plus si affinités…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 4 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.
Les messages passent mieux lorsqu’ils sont formulés avec humour et qu’ils prennent soin de ne pas exclure. En cette Semaine régionale de la planification familiale, les différents acteurs institutionnels ivoiriens ont tout fait pour associer la gent masculine à leurs débats, parfois à la lisière de la misandrie. Présente dans la région du Cavally, ce 2 décembre, la ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration s’est réjouie du fait que « les pères qui frappent les femmes sont en voie de disparition dans le Cavally ». Également présidente du Conseil régional, elle a carrément appelé à « applaudir » les hommes.
Pour que la prise en compte de chaque sexe dans les politiques familiales se fasse avec une bonne dose d’humour, Anne Désirée Ouloto a réclamé ces acclamations pour la participation des « papas » à la toute nouvelle école des maris de Guiglo et de Petit Gloizon. Les mâles qui acceptent de renoncer à une bonne dose de machisme y apprennent la notion de planning familial « afin que la femme soit à l’aise dans le foyer ».
Vautrés dans le patriarcat
Le concept d’école des maris a déjà été expérimenté au Niger, en 2011, et au Burkina Faso, en 2019. Les meilleurs élèves de l’école sillonnent des villages voisins pour promouvoir la planification familiale, les visites au centre de santé, les consultations prénatales, l’accouchement en maternité ou encore la vaccination. Car l’occasion d’un débat sur la bonne cohabitation maritale fait le larron de toutes les autres dimensions familiales. Ainsi en est-il des questions sanitaires – avec, toujours en toile de fond, l’espacement des naissances –, mais aussi des défis juridiques, des sujets de leadership féminin ou de l’optimisation de l’éducation des enfants.
C’est que les maris vautrés dans le patriarcat ne sont pas les seuls responsables des violences sexuelles et des grossesses indésirées. Au rendez-vous de Guiglo, Anne Ouloto n’était décidément pas avare d’anecdotes : « À Abengourou, un élève a enceinté sept filles, à l’époque où j’étais ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant », dans un pays où « l’avortement est interdit ». Tout est donc affaire de bonne communication, notamment sur les sujets tabous de la sexualité, entre chaque membre de la famille, qu’il soit féminin ou masculin, majeur ou mineur.
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