Pour la première fois de l’Histoire, une roquette atteint Jérusalem

Une roquette tirée par le Hamas depuis Gaza a frappé vendredi les environs de Jérusalem, pour la première fois dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, marquant une nouvelle escalade dans la confrontation entre Israël et les groupes armés palestiniens.

La ville sainte de Jérusalem. © AFP

La ville sainte de Jérusalem. © AFP

Publié le 16 novembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Au troisième jour de la confrontation entre Tsahal et le Hamas, le ministre de la Défense Ehud Barak a ordonné le rappel de nouveaux réservistes après le début de mobilisation de 16 000 d’entre eux, Israël se disant prêt à élargir son opération.

Jamais un projectile n’avait été tiré depuis la bande de Gaza en direction de la Ville sainte, située à quelque 65 km. Il a atteint une zone inhabitée dans le bloc de colonies du Goush Etzion en Cisjordanie, au sud-ouest de Jérusalem, sans faire de victime, selon la police. Ce tir marque encore un nouveau palier dans l’escalade, après le tir jeudi et vendredi de trois roquettes contre la métropole de Tel-Aviv, plus au nord, dont deux sont tombées en mer.

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Dans la bande de Gaza, où Israël a lancé mercredi son offensive « Pilier de défense » avec l’assassinat du chef militaire du Hamas Ahmed Jaabari, l’armée a poursuivi ses raids aériens, faisant cinq morts palestiniens, selon des sources médicales. Au total, en trois jours, 23 Palestiniens ont péri et 235 ont été blessés dans près de 500 frappes israéliennes alors que que trois Israéliens ont été tués dans la chute d’une roquette palestinienne sur leur immeuble dans le sud d’Israël.

La nouvelle escalade est survenue malgré les appels internationaux à la retenue et après la brève visite à Gaza du Premier ministre égyptien Hicham Qandil, dont le pays a dénoncé l’offensive israélienne comme « une agression flagrante contre l’humanité » et promis qu’il « ne laisserait pas Gaza seule ».

La ville Sainte est l’une des principales pierres d’achoppement des négociations de paix israélo-palestiniennes, Israël considérant Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible » alors que les Palestiniens veulent faire de la partie orientale occupée de la ville la capitale de leur futur État.

Roquette Qassam

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À Gaza, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué le tir sur Jérusalem où la sirène d’alerte a retenti dans l’arès-midi. « Nous avons bombardé Jérusalem occupée avec une roquette M75 mise au point par Al-Qassam », a-t-elle écrit dans un communiqué. Quelques heures plus tôt, une roquette s’est abîmée au large de Tel-Aviv comme la veille, provoquant un début de panique sur la plage qui longe la côte de la métropole israélienne. Elle a chuté à 200 m du front de mer où est située l’ambassade américaine. Jamais un projectile tiré depuis la bande de Gaza n’était tombé aussi profondément en territoire israélien.

« L’aviation a mené l’essentiel des missions et nous avons enregistré des succès significatifs. L’armée est désormais prête à élargir l’opération », avait déclaré auparavant Moshé Yaalon, le ministre des Affaires stratégiques. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, avait dit jeudi que son pays prendrait « toute action nécessaire » face aux roquettes de Gaza.

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280 roquettes tirées sur Israël

Depuis mercredi, 280 roquettes ont été tirées de Gaza sur Israël, dont 131 ont été interceptées par le système anti-missile « Iron Dome », selon l’armée. Selon la police, plus de 50 roquettes ont été tirées de Gaza sur le sud d’Israël pendant la nuit.

Un journaliste de l’AFP a vu des transports de troupes blindés et des bulldozers se masser près de la barrière à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, où sont stationnés des chars depuis 48 heures.Des manifestations de soutien au Hamas, un mouvement qui prône la lutte armée contre Israël et refuse de le reconnaître, ont eu lieu en Cisjordanie, en Iran, au Caire et dans les camps palestiniens au Liban.

Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et l’Allemagne, ont appelé l’Égypte, dirigée par les Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas, à exercer son influence pour calmer la situation. Au Liban, le mouvement chiite Hezbollah, qu’une guerre dévastatrice a opposé en 2006 à Israël, s’est félicité des frappes sur Tel-Aviv, parlant d’un développement « significatif ».Après l’Égypte, la Tunisie a annoncé que son ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem se rendrait samedi à Gaza.

Ahmed Jaabari est le plus important chef militaire palestinien à avoir été tué par un raid israélien depuis la fin de la dévastatrice offensive « Plomb durci » (décembre 2008-janvier 2009) qui n’avait pas permis l’arrêt des tirs de roquettes palestiniennes.

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