La Belgique suspend sa coopération militaire avec le Rwanda

La Belgique a suspendu sa coopération militaire avec le Rwanda après la mise en cause de Kigali par l’ONU pour son soutien à une rébellion active dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé dimanche le chef de la diplomatie belge Didier Reynders.

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, le 12 septembre 2012 à Bruxelles. © Kristof van Accom/Belga/AFP

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, le 12 septembre 2012 à Bruxelles. © Kristof van Accom/Belga/AFP

Publié le 11 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

"La Belgique suspend sa coopération militaire avec Kigali", a annoncé M. Reynders dans un message sur son compte Twitter. "On ne va pas former des militaires qui pourraient contribuer à la déstabilisation" de la République Démocratique du Congo, a-t-il expliqué à l’agence Belga.

Le chef de la diplomatie belge a précisé que la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 19 novembre examinerait la question de sanctions contre Kigali.

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L’Union européenne a déjà suspendu fin septembre ses projets d’aide au gouvernement rwandais. Le gouvernement belge a multiplié les prises de position pour signifier sa défiance à l’égard de Kigali devant la multiplication des informations sur le soutien du Rwanda au Mouvement du 23 mars (M23).
La Belgique s’est ainsi abstenue lors de l’élection du Rwanda au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2013-2014.

"Nous nous sommes abstenus pour marquer le coup", avait expliqué Didier Reynders. "Voir un pays impliqué dans un dossier de ce point de vue siéger au Conseil de sécurité n’était évidement pas notre priorité", avait-il précisé. Le programme de partenariat militaire conclu en 2004 entre la Belgique et le Rwanda portait principalement sur la formation de militaires rwandais, la recherche et la santé.

Soutien au M23

Deux militaires belges ont ainsi été envoyés en mai dernier à l’hôpital militaire de Kigali pour une durée de deux mois afin d’y assister les spécialistes en médecine tropicale, a précisé l’agence de presse Belga. La suspension de ce lien avec Kigali fait suite à la mise en cause du Rwanda pour son soutien au Mouvement du 23 mars (M23), groupe composé d’ex-rebelles de RDC intégrés en 2009 à l’armée nationale et qui se sont mutinés depuis mai.

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Selon des experts de l’ONU, le M23 est soutenu par le Rwanda et l’Ouganda voisins, qui démentent ces accusations. Les dernières formations qui devaient encore être dispensées en Belgique en 2012 dans le domaine médical ont été supprimées et aucune nouvelle activité avec le Rwanda n’a été planifiée pour l’année 2013, a précisé Belga, citant le ministre de la Défense Peter De Crem.

La Belgique a également des liens de coopération militaire avec la RDC et ses instructeurs ont formé deux bataillons de l’armée congolaise déployés dans la province du Nord-Kivu (est).

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Embargo sur les minerais

La RDC souhaite qu’un embargo sur les minerais soit décrété contre le Rwanda. Des groupes rebelles, des milices locales et des militaires sont régulièrement accusés d’exploiter les minerais dont regorgent les provinces des Nord et Sud-Kivu, et le Maniema (est) — riches en cassitérite et en coltan (largement utilisés en électronique), ainsi qu’en gisements d’or.

La région du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), constitue le principal foyer de conflits du pays et de tensions dans la région des Grands Lacs africains.

Frontalier de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie, le Kivu s’est trouvé au coeur des tragédies de la région : rivalités communautaires et politiques, conflits fonciers, exodes massifs des réfugiés rwandais en 1994 – près d’un million -, présence de milices tribales, de miliciens rwandais hutu et de rebelles burundais et ougandais.

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