Côte d’Ivoire : concert pour la réconciliation à Abidjan
Une « caravane de la réconciliation » ivoirienne emmenée par les chanteurs Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly a conclu samedi soir par un grand concert à Abidjan une tournée à travers le pays destinée à apaiser les tensions après la sanglante crise de 2010-2011.
Lancée il y a une quinzaine de jours à San Pedro (sud-ouest), cette caravane organisée par les autorités et conduite aussi par le groupe Magic System a fait étape dans plusieurs villes du pays pour délivrer un message de paix. Des milliers de personnes, dont de très nombreux jeunes, se sont rassemblées samedi soir dans un quartier sud d’Abidjan pour assister au concert final animé par de nombreux artistes locaux et les stars de la musique ivoirienne.
Cette initiative est "une bonne chose", a déclaré à l’AFP Kiyali Coulibaly, professeur de 50 ans. "Il faut la paix, il faut qu’on apprenne à s’aimer, on n’a pas le choix, on est obligés de vivre ensemble". "Chacun à son niveau doit se faire chantre de la réconciliation, car il n’y a pas de recette miracle", a jugé Mawa Doumbia, secrétaire de direction âgée de 34 ans. "On s’amuse" mais "on ne s’en sortira pas" sans créer "des emplois pour tous ces jeunes", a prévenu Laure Oulaï, une jeune caissière.
La tension est remontée comme jamais
Après une décennie de tourmente, le pays a connu de décembre 2010 à avril 2011 une crise postélectorale qui s’est conclue par deux semaines de guerre entre forces fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo et combattants partisans du chef de l’Etat Alassane Ouattara. La crise a fait quelque 3.000 morts. La tension est remontée comme jamais depuis ces événements avec une vague d’attaques armées, notamment à Abidjan, depuis août dernier. Elles ont été attribuées par le pouvoir à des fidèles de l’ex-président, ce que l’opposition récuse, et suivies d’arrestations de figures du camp Gbagbo.
"La réconciliation véritable doit se passer entre les politiciens", a assuré le chanteur de reggae Alpha Blondy sur la télévision publique RTI. Il a appelé le président Ouattara à "un acte symbolique" en libérant "les pro-Gbagbo non coupables de crimes de sang" et demandé "aux pro-Gbagbo ou à ceux qui font (les récentes) attaques d’arrêter sans délai". "L’heure est grave", a-t-il dit.
Dans un communiqué samedi, un petit parti de la coalition au pouvoir, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), a regretté "l’absence d’avancée notable du processus" de réconciliation malgré l’installation d’une Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Il a prôné une "implication plus forte" des autorités et de la société civile.
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