CAN, Wagner, présidentielle au Sénégal… 2024 dans le viseur de Glez

Tebboune 2

Dans une Algérie mise en coupe réglée, et où le Hirak n’est plus que comateux, le renouvellement du mandat d’Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion du scrutin présidentiel du mois de décembre, semble quasi inévitable. Le chef de l’État semblait déjà s’y préparer, fin 2023, en réorganisant les services de la présidence et en nommant Nadir Larbaoui Premier ministre. Est-ce la chronique d’une victoire annoncée ?

Démocratie buissonnière

Pas d’élection prévue, en 2024, dans l’Alliance des États du Sahel (AES). Prévu les 4 et 18 février prochains, le scrutin malien a été reporté sine die. Au Burkina Faso, alors que l’appel aux urnes était promis avant juillet, le Premier ministre a affirmé qu’il ne pourrait y avoir d’élections « sans sécurité » et le président de la transition, que l’organisation d’élections n’était « pas une priorité ». La transition nigérienne, elle, débute à peine.

Par candidats interposés

Le 25 février se tiendra la douzième élection présidentielle depuis l’indépendance du Sénégal. Parmi la kyrielle de présidentiables ayant annoncé leurs ambitions en 2023, les observateurs scruteront le duel en filigrane de deux « non-candidats ». Arrivé au terme de son dernier mandat, Macky Sall soutiendra son Premier ministre, Amadou Ba. Empêché, Ousmane Sonko devrait être représenté par Bassirou Diomaye Faye.

Temps additionnels

Décalée par crainte des inondations en période d’hivernage, la Coupe d’Afrique des nations de football 2023 se tiendra finalement du 13 janvier au 11 février en Côte d’Ivoire, dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Korhogo, San Pedro et Yamoussoukro. Reportés, eux, pour les retards pris dans les préparatifs et en raison de dissensions sur les droits de commercialisation, les Jeux africains de 2023 auront lieu du 8 au 23 mars, dans les villes d’Accra, Kumasi et Cape Coast, au Ghana.

Croître ou ne pas croître ?

En matière de croissance du Produit intérieur brut (PIB), 2024 pourrait être une pochette surprise pour le continent. Dans son dernier rapport « Africa Pulse » paru en octobre 2023, la Banque mondiale anticipait un ralentissement à 2,5 % contre 3,6 % en 2023. À la même période, le rapport sur les perspectives économiques du FMI prévoyait une hausse de la croissance jusqu’à 4 % en 2024. Chacun verra midi à sa porte…

Pour Ramaphosa, bis repetita. Ou pas

Pour la première fois depuis l’ère Mandela, le Congrès national africain (ANC, en anglais) pourrait perdre la majorité au Parlement, et donc la présidence du pays, lors des élections de mai 2024. L’économie sud-africaine est notamment plombée par un taux de pauvreté élevé et des coupures d’électricité récurrentes. Le chef de l’État, Cyril Ramaphosa, est contesté et plusieurs partis d’opposition ont formé une alliance inédite.

Musical climax

La musique africaine que l’on infusait dans (presque) tous les autres genres devrait continuer à s’exporter en version originale, remplissant les plus grandes salles européennes, comme Paris La Défense Arena en 2023, avec Burna Boy ou Fally Ipupa. Aux États-Unis, la production made in Africa aura sa propre catégorie aux Grammy Awards, appelée Best African Music Performance, dès la 66e édition, le 5 février prochain, indépendamment de la catégorie – un peu fourre-tout – Musiques du monde.

Wagner : l’Afrique toujours et surtout

La mort d’Evgueni Prigojine interrogeait sur la capacité de Wagner de maintenir ses activités en Afrique. Moins présente, finalement, sur les fronts européens, la milice semble avoir fait sienne la volonté de son fondateur d’assumer publiquement les interventions sur le continent. Fin 2023, le drapeau noir hissé sur le fort de Kidal démontrait les ambitions décomplexées que devrait afficher le groupe paramilitaire en 2024.

Déléguer la question des migrants…

Face à l’augmentation, en 2023, du nombre de morts en Méditerranée, l’Europe devrait continuer sa stratégie de sous-traitance, à l’Afrique, du contrôle des migrations. L’accord de l’Union européenne avec la Tunisie est pourtant critiqué, tandis que les expulsions du Royaume-Uni vers le Rwanda sont contrecarrées. Début novembre, Macky Sall jouait le jeu en demandant au gouvernement sénégalais de « neutraliser les départs des émigrants ».