Poutine en Arabie saoudite pour parler pétrole et conflit israélo-palestinien
Le président russe est arrivé le 6 décembre à Riyad, dernière étape d’une visite éclair dans le Golfe qui l’a aussi conduit aux Émirats arabes unis.
À son arrivée à Riyad, Vladimir Poutine a été reçu par Mohammed Ben Salmane, le prince héritier. « Rien ne peut empêcher le développement de nos relations amicales », a déclaré le président russe, invitant le dirigeant saoudien à effectuer une visite à Moscou. « Il est très important pour nous tous d’échanger avec vous des informations et des évaluations sur ce qui se passe dans la région. Notre rencontre est certainement opportune », a-t-il ajouté.
Le prince Mohammed Ben Salmane a estimé que la coopération bilatérale avait « aidé à éliminer des tensions au Moyen-Orient et contribué à améliorer la sécurité », ce qu’elle continuera à faire à l’avenir. Le Kremlin avait indiqué avant la rencontre que les deux hommes devaient discuter investissements mais aussi de « leur coopération dans le secteur de l’énergie », garante d’une « situation stable et prévisible » sur le marché international.
Le conflit entre Israël et le Hamas devait aussi être à l’ordre du jour, notamment les « façons de promouvoir la désescalade », d’après Moscou.
Fumigènes aux couleurs du drapeau russe
Vladimir Poutine avait fait une première escale aux Émirats. Reçu dans l’imposant palais présidentiel d’Abou Dhabi, il s’est entretenu avec son homologue, Mohammed Ben Zayed. Il a eu droit à un accueil avec les honneurs : des dizaines de soldats en armes l’attendaient au palais, tandis qu’une patrouille aérienne a traversé le ciel en diffusant des fumigènes aux couleurs du drapeau russe et que des coups de canon étaient tirés à proximité, selon des images diffusées par le Kremlin.
« Grâce à votre position, nos relations ont atteint un niveau sans précédent », a souligné le chef de l’État russe qui a assuré que les Émirats étaient « le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe », évoquant des « projets dans le secteur du gaz et du pétrole ». Il a en outre dit vouloir évoquer la situation « dans les zones chaudes », citant le conflit israélo-palestinien mais aussi « la crise en Ukraine ».
Contexte international favorable
Avant ce voyage, la présidence russe avait fait savoir que les dirigeants parleraient de la réduction de la production de pétrole dans le cadre de l’Opep+, une alliance de pays exportateurs de pétrole et de partenaires, dont la Russie est membre.
Ces derniers temps, Vladimir Poutine privilégiait les déplacements en terres très amicales. En octobre, il avait été reçu en Chine par son homologue, Xi Jinping, en marge du forum des Nouvelles routes de la soie. Quelques jours auparavant, il s’était rendu au Kirghizstan pour son premier voyage à l’étranger depuis le mandat d’arrêt émis par la CPI.
Mais le chef de l’État russe voit un contexte international plus favorable à ses intérêts. La contre-offensive ukrainienne s’est fracassée contre les défenses russes. Quant au soutien jusqu’alors inconditionnel des Occidentaux à Kiev, il montre des signes d’effritement, à la faveur des divisions politiques, comme l’espérait le Kremlin.
À l’intérieur de la Russie, les revenus pétroliers se sont redressés, toute opposition au Kremlin a été méthodiquement muselée et Vladimir Poutine se prépare à lancer en mars la campagne pour sa réélection, qui ne fait guère de doute.
(Avec AFP)
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