La Mecque : début du rite de la lapidation de Satan, au premier jour d’al-Adha
Quelque 2,5 millions de fidèles en pèlerinage à La Mecque ont entamé vendredi le rituel de lapidation de Satan, au premier jour de l’Aïd Al-Adha, la fête du sacrifice célébrée par les musulmans dans le monde entier.
Quelque 2,5 millions de fidèles en pèlerinage à La Mecque ont entamé vendredi le rituel de lapidation de Satan, au premier jour de l’Aïd Al-Adha, la fête du sacrifice célébrée par les musulmans dans le monde entier. Scandant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), les fidèles avançaient par vagues successives, sous l’oeil vigilant des forces de sécurité, pour jeter des cailloux sur la grande stèle symbolisant Satan dans la vallée de Mina, près de La Mecque.
"J’avance pour la lapidation. Grâce à Dieu, tout se passe bien", a dit Abdallah, un Algérien de 35 ans qui tentait de frayer son chemin dans la foule de pèlerins. Une pluie de cailloux s’abattait sur la stèle vers laquelle convergeaient les fidèles, dont le mouvement est contrôlé par des milliers de policiers et d’agents de la défense civile, ainsi que par des caméras de surveillance mises en place par les autorités saoudiennes pour prévenir toute bousculade.
"Un rêve de plusieurs années"
"C’est le moment de se purifier des péchés commis pendant des années", se félicite Daoud Baev, un Kazakh de 66 ans, alors que Morched Khan, un Pakistanais de 27 ans, joue des coudes pour aider sa mère de 70 ans à lancer ses cailloux. "Grâce à Dieu, notre rêve se réalise enfin", dit-il en pleurs. Des accidents arrivent aussi: touché par un caillou, Mohamed Islam, un Egyptien de 33 ans, a été blessé à la tête pour s’être trop approché du site de lapidation. "C’est une blessure légère, sans gravité", dit-il à l’AFP en se retirant du site.
Abdallah Nour, un Indonésien, dit avoir "réussi à effectuer le rite de la lapidation tôt le matin, évitant les encombrements". "Je suis heureux d’avoir réalisé un rêve de plusieurs années". La tradition veut qu’on jette sept pierres le premier jour d’Al-Adha sur la grande stèle, un pilier de 30 mètres de haut, et 21 pierres le lendemain et le surlendemain sur la grande, la moyenne et la petite.
Les fidèles avaient ramassé jeudi soir ces cailloux à Mouzdalifa, près de La Mecque, après avoir passé une journée de prière et de recueillement sur le Mont Arafat, moment fort du hajj.
La lapidation de Satan, un exercice à haut risque en raison de la forte densité de pèlerins convergeant vers le même lieu, a été marquée ces dernières années par des bousculades mortelles avant que les autorités n’aménagent le site. Les fidèles y accèdent désormais par un pont sur plusieurs niveaux et la police veille à maintenir la fluidité de la circulation.
Selon les autorités, 168.000 agents de police et de la défense civile ont été mobilisés pour le hajj auquel participent cette année plus de 1,75 million de musulmans arrivés de l’étranger, outre les fidèles du royaume saoudien, estimés généralement à environ 700.000. Le roi Abdallah, qui recevait à Mina les voeux des responsables saoudiens, a évoqué l’instabilité dans la région et exhorté ses officiers de la sécurité à "agir contre tous ceux qui oseraient nuire à la sécurité, l’unité et la souveraineté" du royaume.
Aucun incident majeur
Après la lapidation, les pèlerins sont supposés immoler une bête pour commémorer le sacrifice du prophète Abraham, qui selon la tradition musulmane s’était montré prêt à tuer son fils Ismaël à la demande de Dieu, mais avait finalement sacrifié un mouton grâce à l’intervention de l’ange Gabriel. En réalité, les pèlerins achètent des bons auprès des autorités saoudiennes qui se chargent d’immoler les bêtes et de congeler les carcasses avant de les envoyer sous forme d’aide aux nécessiteux dans les pays musulmans.
Après le rituel de la lapidation, les fidèles se rendent à La Mecque pour tourner autour de la Kaaba, construction cubique au centre de la Grande mosquée, avant de se livrer à la déambulation entre Safa et Marwa.
Le pèlerinage, qui a débuté mercredi, se déroule sans encombres. "Le hajj se passe normalement et de la bonne manière", a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mansour al-Turki. La situation sanitaire est aussi "excellente", a affirmé le porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Mirghalani, ajoutant à l’AFP qu’"aucun cas d’épidémie n’a été enregistré".
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