En Guinée-Bissau, l’armée présente un arsenal saisi après la « tentative de coup d’État »

Le parti d’opposition PAIGC dénonce la dissolution de l’Assemblée nationale et parle de « coup d’État institutionnel ».

Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, à Pretoria, en Afrique du Sud, le 28 avril 2022. © JARIUS MMUTLE/GCIS/REUTERS

Publié le 7 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le chef d’état-major, le général Biague Na Ntam, a exhibé mercredi 6 décembre un arsenal de fusils automatiques, de lance-roquettes et de munitions saisis depuis ce que le pouvoir a présenté comme une tentative de coup d’État entre le 30 novembre et le 1er décembre.

Ils ont été pris essentiellement sur des membres de la Garde nationale lors des affrontements entre cette dernière et l’armée la semaine passée et lors d’opérations de ratissage les jours suivants. La Garde nationale, relevant du ministère de l’Intérieur, et l’armée se sont livrés des combats qui ont fait au moins deux morts dans la capitale.

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Adversaires politiques

Le président Umaro Sissoco Embalo a parlé de tentative de coup d’État. Il a annoncé dans la foulée la dissolution du Parlement, accentuant la crise politique dans ce petit pays pauvre en proie à une instabilité chronique. Le Parlement et le gouvernement qui en est l’émanation, y compris donc le ministère de l’Intérieur, étaient dominés par les adversaires politiques du président.

Domingos Simoes Pereira, président du Parlement et adversaire de longue date d’Embalo, a réitéré son opposition à la dissolution. « Malgré la tentative de coup d’État, il ne peut être question de dissolution de l’Assemblée. Notre Constitution est claire. Le Parlement ne peut être dissous dans les douze mois suivant son élection », a-t-il déclaré.

Il s’exprimait à l’issue d’une réunion de la coalition menée par sa formation, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire à l’Assemblée nationale. Les électeurs ont déjà voté il y a six mois, en juin 2023, après que Embalo, président depuis 2020, eut dissous une première fois le Parlement, « espace de guérilla politique et de complot », selon ses mots. « Pour nous, la dissolution n’existe pas », a dit Pereira au siège à Bissau du PAIGC.

Coup d’État constitutionnel

Le leader de l’opposition a rapporté que des forces de sécurité avaient été déployées à l’Assemblée nationale. Il va « convoquer les députés pour qu’ils constatent eux-mêmes qu’ils sont empêchés d’accéder à l’Assemblée nationale, ce qui signifie que c’est un coup d’État constitutionnel » qui a eu lieu, a-t-il dit.

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En même temps qu’il prononçait la dissolution du Parlement, le chef de l’État a maintenu dans ses fonctions le Premier ministre, mais a récupéré les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense. « La semaine prochaine, on va avoir un nouveau gouvernement » qui « va me proposer une date des élections législatives anticipées », a déclaré le président bissau-guinéen dans un entretien sur la chaîne France 24 diffusé le 6 décembre. Il a accusé « l’opposition » d’être « derrière » ces troubles, dénonçant « des politiciens impatiens d’attendre les urnes » pour arriver au pouvoir.

Le chef de l’armée, restée fidèle au président, a indiqué que la Garde nationale passait désormais sous le contrôle des militaires.

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(Avec AFP)

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