Au Cameroun, Maurice Kamto et le MRC repartent en campagne
Le congrès du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se tient les 9 et 10 décembre à Yaoundé. Maurice Kamto devrait être réélu à la tête du parti et lancer ses troupes vers un objectif : la prochaine présidentielle.
Depuis une semaine, des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d’opposition du Cameroun, affluent d’Afrique, d’Europe, d’Asie ou des États-Unis en vue d’assister à la troisième convention ordinaire élective de leur parti. Ils devront toutefois patienter un peu plus prévu : si elle se déroulera bien ces samedi 9 et dimanche 10 décembre au Palais des congrès de Yaoundé, la rencontre aura en effet du retard, en raison de la session parlementaire s’étant ouverte en novembre et occupant les mêmes locaux.
Kamto de nouveau président
« Le travail des parlementaires a entrainé un décalage du début de notre convention. Au lieu de la matinée, on commencera en soirée plutôt », a confié à Jeune Afrique Wappi Célin, secrétaire général du bureau national jeune du parti (JMRC). Qu’importe : au cours de ce rassemblement, le parti a bel et bien prévu de procéder au « renouvellement » de ses organes nationaux et de se choisir un « nouveau » président lors d’un scrutin dont Maurice Kamto, le numéro un sortant, est le grand favori.
La liste du bureau national est ainsi constituée, sans surprise, de Maurice Kamto, président national ; Mamadou Yakouba Mota, Tiriane Balbine Nadège Noah, Emmanuel Simh, Elias Oben Ojong, Aïssatou Saadou, respectivement du premier au cinquième adjoint ; de Ndong Christopher Nveh, secretaire général et Alain Fogué Tedom, trésorier national. Au bureau national des femmes (FMRC), Awasum Mispa, Clémence Sindze et Clémentine Kamguem sont respectivement candidates au poste de présidente nationale, secrétaire générale et trésorière nationale.
Au-delà des dissensions
Chez les jeunes (JMRC), Nafissa Thamar, 24 ans et originaire de l’Extrême-Nord, s’est proposée au poste de présidente nationale, alors que Célin Kamché Wappi et Christian Fredy Fabrice Anaba briguent le mandat, respectivement de secrétaire général et de trésorier national. Le MRC veut aussi actualiser et moderniser son programme de gouvernance, réviser et amender ses statuts, et dresser un bilan administratif, financier, moral et politique. Dans son discours, Maurice Kamto va aborder les sujets liés à l’élection, au respect du calendrier électoral, à la situation macroéconomique problématique du pays, à l’État de droit ainsi qu’au sort des prisonniers politiques, incarcérés depuis plus de deux ans à la prison de Kodengui.
Fort logiquement, Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 face à Paul Biya, appellera à la mobilisation générale et réitèrera son pacte avec la diaspora camerounaise, « rejetée par un pouvoir en place hostile à la double nationalité », confie Célin Wappi. L’événement – où seront présents d’autres opposants comme Jean-Michel Nintcheu – se terminera avec une fête et un concert géant. Pour faire oublier les dissensions observées au sein de la formation d’opposition ces derniers mois ? Le congrès intervient en effet dans un contexte marqué par des divergences entre cadres.
Les exclus
Ces derniers mois, l’actualité du mouvement a été marquée par une fronde menée par Michelle Ndoki, vice-présidente du directoire des femmes du MRC. Alors qu’elle faisait partie des personnalités influentes pressenties à la tête du mouvement, l’avocate a définitivement été exclue du parti. Depuis leur passage commun en 2019 à la prison de Kondengui – où les relations avec Maurice Kamto étaient très tendues –, l’avocate s’était ainsi éloignée et occupait une position à part au sein du parti.
Me Richard Tamfu, membre du directoire, ou encore Armand Noutack II, ont eux aussi été exclus du parti pour « indiscipline » et « non respect des textes » de la formation politique. Accusé d’autoritarisme et soupçonné de vouloir faire taire les voix discordantes au sein du MRC, Maurice Kamto compte sur le congrès des 9 et 10 décembre pour redonner à sa formation un nouvel élan dans l’optique des prochaines échéances électorales, et en particulier de la présidentielle prévue en 2025.
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