L’islamiste radical Abou Hamza extradé aux États-Unis

L’islamiste radical Abou Hamza et quatre co-accusés extradés de Grande-Bretagne sont arrivés samedi aux États-Unis, où ils devaient tous comparaître dans la journée devant un juge, nouvel épisode d’une saga judiciaire transatlantique qui dure depuis huit ans.

L’islamiste radical Abou Hamza, à Londres, en 2002. © Reuters

L’islamiste radical Abou Hamza, à Londres, en 2002. © Reuters

Publié le 6 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Abou Hamza, 54 ans, l’ancien imam manchot et borgne de la mosquée londonienne de Finsbury Park, devait comparaître devant un magistrat à New York, la ville où il avait été inculpé en avril 2004, notamment d’activités terroristes et prise d’otages.

L’acte d’accusation lui sera ensuite lu mardi, lors d’une autre comparution, ont annoncé les services du procureur à New York. Deux autres des quatre hommes extradés avec lui, Adel Abdul Bary, un Egyptien de 52 ans, et Khaled Al- Fawwaz, Saoudien de 50 ans, seront eux formellement mis en accusation samedi à New York, selon la même source.

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Les deux derniers, Babar Ahmad, 38 ans, et Syed Talha Ahsan, 33 ans, tous deux Britanniques, arrêtés respectivement en 2004 et 2006, relèvent des tribunaux du Connecticut (nord-est), et ont comparu samedi matin à New Haven.

Les cinq hommes avaient été extradés dans la nuit de vendredi à samedi dans deux avions vers les Etats-Unis, quelques heures après le rejet d’un ultime recours devant la Haute Cour de justice de Londres.

Prêches enflammés

La ministre britannique de l’Intérieur Theresa May a jugé "frustrant", samedi le délai de huit années qu’a pris la procédure d’extradition, et déclaré qu’il était "nécessaire de faire des changements": "C’est frustrant, je pense que tout le monde est frustré du temps que cela a pris pour extrader ces personnes", a-t-elle déclaré sur BBC Radio 4.

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Abou Hamza, né en Egypte et naturalisé britannique, est visé par onze chefs d’accusation aux Etats-Unis. L’ancien imam est notamment accusé d’avoir contribué à l’enlèvement de 16 touristes occidentaux au Yémen en 1998, dont quatre avaient été tués lors d’une opération militaire pour les libérer.

Ses prêches enflammés avaient en leur temps été suivis à Londres par le Britannique Richard Reid, condamné et emprisonné aux Etats-Unis pour avoir tenté de faire exploser un avion de ligne avec des chaussures piégées en décembre 2001.

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Le Français Zacarias Moussaoui, également condamné aux Etats-Unis en liaison avec les attentats du 11-Septembre, aurait lui aussi été l’écouter à Londres.

"Facilitateur terroriste"

Qualifié de "facilitateur terroriste à la portée internationale" par les autorités américaines, Abou Hamza est également accusé d’avoir été impliqué dans un projet de camp d’entraînement dans le nord-ouest aux Etats-Unis en 1999, et d’avoir aidé à financer des candidats au jihad désireux de se rendre en Afghanistan.

L’avocat d’Abou Hamza avait en vain demandé un report de l’extradition, afin de faire pratiquer une IRM sur son client pour établir s’il souffrait ou non d’une maladie dégénérative.

Les deux hommes extradés vers le Connecticut, dont Babar Ahmad, informaticien britannique qui a été incarcéré huit ans au Royaume-Uni sans jugement, sont accusés d’avoir participé à une publication londonienne qui aurait notamment soutenu "les moujahidines tchétchènes et les talibans", selon les autorités judiciaires du Connecticut.

La semaine dernière, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait ouvert la voie à ces extraditions en rejetant les recours des cinq hommes.
Adel Abdul Bary, 52 ans, égyptien, et Khaled Al-Fawwaz, 50 ans, saoudien, ont eux été inculpés pour leur implication présumée dans les attentats contre les ambassades américaines de Dar-es-Salaam et Nairobi en 1998, qui avaient fait plus de 220 morts.

 

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