Au Cameroun, le MRC de Maurice Kamto lance une coalition de l’opposition
Réélu à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le candidat à la présidentielle de 2025 veut « travailler avec les compatriotes de tous les horizons ».
![Le leader d’opposition Maurice Kamto, à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ici en 2020 à Paris. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover,gravity=0.4405x0.3499/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2023/12/11/1oj7f4-highres-scaled.jpg)
Le leader d’opposition Maurice Kamto, à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ici en 2020 à Paris. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP.
Sans concurrent, il a logiquement remporté les suffrages. Avec 99% des voix, Maurice Kamto, 69 ans, a été réélu le 10 décembre à Yaoundé président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, a indiqué le parti d’opposition. Il portera les couleurs du MRC pour l’élection présidentielle, qui aura lieu en 2025.
Dans son discours, en français ponctué de passages en anglais, il a annoncé la création d’une coalition, l’Alliance politique pour le changement (APC), qui « travaillera avec les compatriotes de tous les horizons, y compris des militants ou sympathisants du régime en place pour un Cameroun apaisé ».
Le MRC est bien décidé à tourner la page des contestations de la dernière élection présidentielle, renonçant ainsi à les voir aboutir, et « prendra part à toutes les élections à venir, notamment les élections législatives et municipales ainsi que la présidentielle en 2025 » affirme Kamto.
Boycott et arrestations en série
Malheureux lors de la dernière échéance en 2018, Maurice Kamto avait recueilli 14,23 % des suffrages contre 71,28 % pour Paul Biya. La contestation de ces résultats s’est soldée par la répression des dissidents politiques.
En 2019 et 2020, près de 700 cadres et militants du MRC avaient été arrêtés, pendant et après des « marches incontestablement pacifiques » mais « objets de violentes répressions », avaient accusé des experts mandatés par l’ONU en novembre 2022. La plus grande partie ont été libérés après huit mois de détention sans procès, mais 47 ont été condamnés à de la prison ferme en 2021 par un tribunal militaire.
Le président du parti avait lui-même été arrêté puis emprisonné, pendant neuf mois sans aucune forme de procès, avant d’être libéré et placé en résidence surveillé à domicile deux mois supplémentaires. Le MRC a boycotté les élections législatives de 2020 et ne compte donc aucun élu à l’Assemblée nationale, qui reste dominée par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).
(avec AFP)
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