Togo : l’avocat de Le Floch-Prigent demande le rapatriement sanitaire de son client

L’avocat de Loïk Le Floch-Prigent, inculpé et incarcéré au Togo pour complicité d’escroquerie, a interpellé dimanche le Quai d’Orsay pour demander que son client soit rapatrié en France pour raison de santé.

Loik Le Floch-Prigent (2e g) à son arrivée le 17 septembre 2012 au tribunal à Lomé. © AFP

Loik Le Floch-Prigent (2e g) à son arrivée le 17 septembre 2012 au tribunal à Lomé. © AFP

Publié le 30 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

"Je demande que M. Le Floch-Prigent", qui souffre notamment de psoriasis, "bénéficie des mêmes droits fondamentaux que n’importe quel ressortissant français", a déclaré à l’AFP Me Patrick Klugman qui a envoyé un courrier en ce sens au ministère des Affaires étrangères.

Me Klugman avait fait, le 24 septembre, une demande de remise en liberté de l’ancien patron du géant pétrolier français Elf qui devait subir, fin septembre, une intervention chirurgicale en France. Elle a été rejetée le 27 septembre, a indiqué Me Klugman. L’avocat français et les avocats togolais ont fait appel, estimant que ce rejet était "scandaleux". La santé de M. Le Floch-Prigent "s’est dégradée, cela a été constaté par le médecin de l’ambassade de France" à Lomé "et nous inspire une vive inquiétude", a précisé l’avocat.

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Me Klugman dénonce en outre "une procédure inéquitable et enlisée", ni lui ni son client n’ayant pu, selon lui, "avoir accès au dossier" judiciaire. L’avocat se dit "prêt à fournir toutes les garanties" pour que M. Loïk Le Floch-Prigent, actuellement retenu dans les locaux de la gendarmerie de Lomé, se tienne à la disposition de la justice togolaise qui l’a inculpé pour complicité d’escroquerie dans une vaste affaire impliquant des hommes d’affaires togolais et un Emirati.

Chef d’orchestre

La justice togolaise le soupçonne d’être impliqué dans une affaire d’escroquerie internationale portant sur 48 millions de dollars (environ 36,5 millions d’euros). L’escroquerie présumée oppose un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un homme d’affaires émirati, Abbas El Youssef. L’Emirati a porté plainte contre M. Agba, l’accusant d’avoir organisé un réseau pour lui soutirer 48 millions de dollars. Il estime que M. Le Floch-Prigent "serait le chef d’orchestre dans cette affaire d’escroquerie", selon une source judiciaire togolaise.

L’arrestation de l’ancien patron français, âgé de 68 ans, suit celle d’un ex-ministre togolais de l’Administration territoriale, Pascal Bodjona, inculpé le 12 septembre dans la même affaire. Loïk Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans l’affaire Elf et avait passé environ deux ans derrière les barreaux pour des malversations financières. Il se présente aujourd’hui comme un consultant dans le pétrole.

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