Face à Tsahal, le Hamas serait « à son point de rupture »
L’armée israélienne continue d’avancer dans le sud de la bande de Gaza, où elle « reprend [l]es derniers bastions » de l’organisation palestinienne. Près de 85 % de la population locale a été déplacée à la suite des affrontements et des bombardements israéliens.
L’armée israélienne accentue sa pression le 12 décembre face à un Hamas à « son point de rupture » selon elle dans la bande de Gaza, où les affrontements poussent la population civile à l’exode dans des conditions humanitaires désespérées.
« Le Hamas est à son point de rupture, l’armée israélienne reprend [l]es derniers bastions » de l’organisation, a déclaré dans la soirée le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans une adresse télévisée. « Le fait que des personnes se rendent […] vient accélérer notre réussite et c’est ce que nous voulons : avancer rapidement », a déclaré à Khan Younès le chef d’état-major de l’armée Herzi Halevi, en précisant que l’armée « intensifiait » ses opérations au sud tout en consolidant sa présence au nord.
Dans la nuit, le mouvement islamiste a fait état de violents affrontements dans le centre de la bande de Gaza, et l’agence l’agence palestinienne Wafa a rapporté 12 morts et des « dizaines » de blessés dans un raid aérien à Rafah. De nombreuses frappes avaient ciblé la veille les villes de Khan Younès, nouvel épicentre des combats, et de Rafah, près de la frontière avec l’Égypte où se massent désormais des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences.
Plus de 18 000 personnes tuées à Gaza
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée le 12 décembre dans son 67e jour, a été déclenchée par une attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza. Selon Israël, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, incluant 137 qui sont toujours en captivité après une trêve ayant permis la libération d’une centaine d’otages.
D’après le ministère de la Santé de l’administration du Hamas, plus de 18 200 personnes sont mortes dans les bombardements israéliens à Gaza, en grande majorité des femmes et des mineurs. L’armée israélienne a fait état d’une centaine de morts dans ses rangs.
85 % de la population déplacée
La situation dans la bande de Gaza est « apocalyptique », a averti le 11 décembre au soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, pour qui le niveau de destruction dans le territoire palestinien est « plus ou moins, voire supérieur » à celui de l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Selon l’ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans la bande de Gaza, où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.
« De plus en plus de personnes n’ont pas mangé depuis un jour, deux jours, trois jours… Les gens manquent de tout », estime le directeur de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), les déplacés à Rafah « sont confrontés à des conditions désastreuses, dans des lieux surpeuplés, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des abris ».
L’ONU et des organisations humanitaires ont exhorté Israël à laisser entrer davantage d’aide dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont dit vouloir contrôler les camions humanitaires qui entrent et sortent du territoire. Le 11 décembre au soir, l’armée israélienne a annoncé la mise en place de deux points de contrôle supplémentaires pour l’inspection des camions avant leur entrée à Gaza par le terminal de Rafah, une mesure qui devrait « doubler » selon elle l’entrée d’aide.
Les États-Unis toujours opposés à un cessez-le-feu
Cette mesure intervient avant une réunion spéciale, ce 12 décembre, de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation humanitaire à Gaza après le véto américain, le 8 décembre, à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire ».
L’Assemblée, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, pourrait à nouveau se prononcer sur une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » et à la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages. « Nous ne soutenons pas toujours pas un cessez-le-feu, car cela laisserait le Hamas en contrôle de Gaza, mais nous soutenons absolument des pauses humanitaires supplémentaires », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche.
(avec AFP)
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