Au Cameroun, les cimentiers Dangote et Cimaf forcés de baisser leurs prix
Le gouvernement camerounais a imposé une régulation des prix du ciment pour contrer l’inflation. Cinq industriels sont concernés.
Une baisse de 150 francs CFA , environ 22 centimes d’euros, par sac de 50 kilos. C’est ce que Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce du Cameroun, a imposé aux cimentiers du pays, en publiant le 11 décembre dernier une grille tarifaire sur les ciments commercialisés par Dangote Cement Cameroon et Cimpor Cameroun. Ainsi, le sac de 50 kg du Falcon 32.5R de Dangote passe de 4 600 à 4 450 FCFA.
Cette homologation fait suite à une première action, en novembre 2023, qui visait Cimencam (le leader du marché), Mira Ciment et Cimaf. L’État avait obtenu des baisses allant de 300 à 500 FCFA.
Ces prix plafond s’appliquent à l’ensemble du pays, a rappelé le ministre, qui a encouragé les « distributeurs à veiller à fidéliser leur clientèle et à intéresser de nouveaux clients [avec] des prix inférieurs à ceux homologués ».
Juguler l’inflation
Cette année, le Cameroun a produit 5 millions de tonnes de ciment, à travers cinq multinationales, pour un chiffre d’affaires global estimé à 190 milliards de FCFA, selon la presse locale. Une production écoulée sur le marché local et dans les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale.
Dangote Cement, multinationale nigériane qui détient 32 % du marché camerounais, a enregistré un bénéfice net de 64,8 milliards de nairas (128 millions d’euros) dans le pays en 2022. Le marocain Cimaf, qui envisage de tripler sa production – passant de 500 000 tonnes à 1,5 million de tonnes –, a obtenu un permis pour exploiter une carrière de marbre en 2019. Il espère ainsi substituer le clinker au marbre, afin de limiter ses exportations.
Avec la fixation des prix du ciment, le gouvernement met en avant son souhait de lutter contre la cherté de la vie. En septembre, l’inflation s’élevait à 7,8 % au Cameroun, selon l’Institut national de la statistique. En 2021, déjà, l’exécutif avait répliqué à l’augmentation de 400 % des coûts du fret avec un abattement fiscal de 80 % sur les droits de douane. Dans le pays, les prix des biens de consommation sont établis par un accord entre l’État et le secteur concerné.
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