Jeux olympiques 2024 de Paris : quelles chances pour l’Afrique ?
L’Afrique sera représentée aux Jeux olympiques de Paris dans la majorité des disciplines, avec de bonnes chances de médailles, notamment en athlétisme et en natation. Le point sur les favoris du continent.
Dans 10 jours, les Jeux olympiques de Paris débutent. L’Afrique y a ses chances, au-delà de l’athlétisme, habituelle place forte du continent. En 2021 à Tokyo, l’Afrique avait récolté 37 médailles (11 en or, 12 en argent et 14 en bronze). Le Kenya s’était octroyé la plus grosse part du gâteau avec 10 médailles (4 en or, 4 en argent et 2 en bronze), essentiellement grâce aux performances de ses athlètes en athlétisme. C’est d’ailleurs dans cette discipline aux multiples épreuves (course, marche, sauts, lancers et épreuves combinées) que les perspectives africaines seront les plus élevées. Ce fût le cas à Tokyo et ce le sera encore à Paris.
L’athlétisme, le maillon fort
Trois kényanes pourront légitimement viser le podium, et accessoirement la plus haute marche. Il s’agit de Mary Moraa, Faith Kipyegon et Peres Jepchirchir. La première, qui aura 24 ans au mois de juin prochain, est une spécialiste du 800 mètres. Présente à Tokyo, elle s’est révélée un an plus tard, en décrochant le bronze aux Championnats du monde à Eugène (États-Unis). Depuis, elle n’a cessé de confirmer et a décroché le titre mondial à Budapest (Hongrie) en août 2023. La deuxième (29 ans) est une véritable star mondiale du 1500 mètres, comme le prouvent ses deux titres olympiques (2016 et 2021) et mondiaux (2023), mais aussi du 5 000 mètres, épreuve où elle a remporté l’or à Budapest. Enfin, la troisième (30 ans) est une des meilleures spécialistes mondiales du marathon, dont elle est également championne olympique en titre.
L’Ougandaise Peruth Chemutai est devenue une gloire nationale en offrant à son pays la première médaille d’or olympique de son histoire à Tokyo sur 3000 m steeple. Même si ses récentes performances ont été un peu moins flamboyantes, elle reste une candidate sérieuse au podium.
Mais toutes les ambitions africaines ne résident pas seulement dans l’athlétisme. On pense notamment à la nageuse sud-africaine Tatjana Schoenmaker (25 ans), médaillée d’or en 200 mètres brasse à Tokyo (la première pour une sportive originaire de la nation arc-en-ciel), et qui a confirmé sa performance olympique un an plus tard dans un autre bassin japonais, celui de Fukuoka, lors des Championnats du monde.
La lutteuse nigériane Blessing Oborududu (34 ans), reine d’Afrique depuis 2010 dans la catégorie des moins de 68 kilos, et qui avait atteint la finale en 2021, pour finalement se contenter d’une très belle médaille d’argent, sera logiquement candidate à l’or à Paris.
Candidats au podium
Chez les hommes, c’est également en athlétisme que les perspectives semblent les plus nombreuses, notamment du côté de l’Afrique de l’Est. À 39 ans, le Kenyan Eliud Kipchoge, trois fois champion olympique du marathon (2008, 2016 et 2021), s’est mis en tête d’aller chercher un quatrième titre à Paris, et sa récente victoire au marathon de Berlin donne une raison de prendre son objectif très au sérieux. Toujours sur longue distance (10 000 mètres), le champion olympique en titre, l’Éthiopien Selemon Barega (23 ans), malgré ses récentes performances un peu moins brillantes, sera un candidat au podium. Le Kenyan Emmanuel Korir (28 ans), champion olympique en 2021, qui domine depuis plus de cinq ans sur le double tour de piste, sera le principal favori à sa propre succession.
Mais il n’y a pas que l’Afrique de l’Est qui propose des athlètes de haut niveau en course de fond ou demi-fond. Le Maroc peut en témoigner avec Soufiane El-Bakkali (bientôt 28 ans). Depuis son titre olympique il y a deux ans sur 3000 mètres steeple, où il avait mis fin à l’hégémonie kényane dans cette catégorie, il n’a cessé de performer à chaque rendez-vous international. Le Marocain a remporté les deux derniers Championnats du monde ainsi que la prestigieuse Ligue de diamant en 2022, et tout semble indiquer que sa domination pourrait s’étirer au moins jusqu’à Paris. Il conviendra de suivre également le Botswanais Letsile Tebogo (20 ans), champion d’Afrique à Saint-Pierre (Île Maurice) sur 200 m en 2022, vice-champion du monde en 2023 à Budapest sur 100 m et 3e sur 200 m.
Premier médaillé burkinabè de l’histoire
L’Afrique de l’Ouest misera beaucoup sur Hugues-Fabrice Zango (30 ans), qui était devenu à Tokyo, en obtenant le bronze, le premier médaillé burkinabé de l’histoire lors de l’épreuve du triple saut, avec un bond de 17,47 m. Une performance dans la lignée de celles que le natif de Ouagadougou avait l’habitude de réaliser un peu partout dans le monde. Depuis sa médaille olympique, Hugues Zango est devenu champion du monde à Budapest au mois d’août dernier, et il sera bien évidemment un des favoris pour la plus haute marche du podium parisien.
Il conviendra également de suivre avec attention les performances de la sélection du Soudan du Sud de basketball, dont ce sera la première apparition à ce niveau grâce à son bon parcours lors de la dernière Coupe du monde en août dernier, ou bien celles de l’équipe de football du Maroc, portée notamment par le brillant Abde Ezzalzouli, formé au FC Barcelone et désormais joueur du Betis Séville. Le Mali et l’Égypte participeront également au tournoi de football masculin. La fédération égyptienne espère convaincre la star mondiale Mohamed Salah (Liverpool) d’y participer.
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