L’ONU appelle à un « cessez-le-feu humanitaire » à Gaza

Une écrasante majorité de pays de l’Assemblée générale ont approuvé un texte non contraignant, alors que le Conseil de sécurité reste paralysé par le veto américain.

L’ambassadeur palestinien aux Nations unies Riyad Mansour, entouré de représentants de pays arabes, au siège de l’ONU, le 12 décembre 2023. © ANGELA WEISS / AFP

L’ambassadeur palestinien aux Nations unies Riyad Mansour, entouré de représentants de pays arabes, au siège de l’ONU, le 12 décembre 2023. © ANGELA WEISS / AFP

Publié le 13 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Prenant le relais du Conseil de sécurité paralysé, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé le 12 décembre « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, un texte non contraignant qui vise toutefois par sa majorité écrasante à mettre la pression sur Israël et son allié américain.

« Le message puissant de l’Assemblée générale représente un jour historique », a salué l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour. « C’est notre devoir collectif de poursuivre sur ce chemin jusqu’à ce que nous puissions voir la fin de cette agression contre notre peuple.

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Plus de patience

La résolution adoptée par 153 voix pour, 10 contre (dont Israël et les États-Unis), et 23 abstentions sur 193 États membres, a engrangé plus de soutien que celle d’octobre (120 pour, 14 contre, 45 abstentions) qui appelait à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités ». Cette large majorité a même dépassé le soutien à la condamnation de l’invasion russe de l’Ukraine. Ces votes de l’Assemblée avaient rassemblé au mieux 143 voix, un résultat que les États-Unis avait alors vu comme une preuve de l’isolement de la Russie.

« L’ampleur de la majorité va vraiment faire mal pour les États-Unis », a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group. « Cela montre que la grande majorité des États membres de l’ONU ont perdu patience face à la position de Washington ».

Pas de condamnation du Hamas

La résolution, répondant à une demande sans précédent du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui craint un « effondrement total de l’ordre public » dans le territoire palestinien en guerre, « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat », réclame la protection des civils, l’accès humanitaire et la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages.

Comme le précédent texte adopté fin octobre, il ne condamne pas le Hamas, au grand dam des États-Unis et d’Israël notamment. « Pourquoi est-ce si difficile de dire sans équivoque que tuer des bébés et abattre des parents devant leurs enfants est horrible ? », a lancé l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield. Son homologue israélien Gilad Erdan a lui dénoncé avant le vote une résolution « hypocrite ». « Le temps est venu de rejeter la faute sur ceux qui le méritent, les monstres du Hamas », a-t-il insisté, estimant qu’un cessez-le-feu ne ferait que renforcer le mouvement islamiste.

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L’amendement américain qui voulait condamner « les attaques terroristes abominables du Hamas » du 7 octobre a été rejeté (84 voix pour, 62 contre, 25 abstentions), comme un amendement similaire fin octobre.

« Crédibilité compromise »

Cette réunion spéciale de l’Assemblée générale a été réclamée par les pays arabes après le veto américain à un projet de résolution du Conseil de sécurité réclamant ce même « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». De nombreux pays et organisations de défense des droits humains avaient déploré cet échec, y compris Antonio Guterres décrivant un Conseil de sécurité à l’autorité et la crédibilité « compromises ».

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Le Conseil avait déjà mis plus d’un mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas pour réussir à parler d’une seule voix, se contentant mi-novembre, après quatre textes rejetés, de demander des « pauses » humanitaires.

(Avec AFP)

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