Tunisie : des journalistes pris à partie par des fidèles après la prière du vendredi

Une foule de fidèles insultaient vendredi après-midi, à la sortie de la grande prière de la mosquée Al-Fatah de Tunis, les journalistes présents, alors qu’un imposant dispositif de sécurité a été déployé, tout rassemblement étant interdit en Tunisie.

Des fidèles devant la mosquée Al-Fatah, le 21 septembre 2012 à Tunis. © Fethi Belaid

Des fidèles devant la mosquée Al-Fatah, le 21 septembre 2012 à Tunis. © Fethi Belaid

Publié le 22 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Ces fidèles criaient "médias de la sédition" à l’adresse des journalistes présents, dont de nombreux représentants de la presse étrangère qui a largement couvert la diffusion de caricatures de Mahomet en France et d’un film islamophobe produit aux Etats-Unis à l’origine de graves troubles dans le monde arabo-musulman.

Des unités anti-émeutes et des blindés de l’armée et de la garde nationale ont été déployés en masse aux abords de la mosquée tunisoise située à quelques centaines de mètres de l’ambassade de France et où un chef salafiste jihadiste a pu prêcher en début de semaine.

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Vendredi, c’est le ministre des Affaires religieuses, Noureddine El Khadmi qui a prêché dans ce lieu de culte appelant au "calme et à la retenue", sans s’étendre sur les caricatures, ni sur le film islamophobe, selon des journalistes de l’AFP.

"Rationalité"

"Le calme, le sens de la mesure et la rationalité doivent prévaloir en ces moments difficiles pour les musulmans", a-t-il lancé aux fidèles dans un discours largement consacré à la nécessité de respecter les étrangers et les personnels diplomatiques.

"Pour nous ces gens doivent être intouchables", a-t-il lancé, appelant à "suivre l’exemple de Mahomet qui ne répondit pas à l’insulte de messagers étrangers", a-t-il dit.

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A l’extérieur, les policiers ayant pour instruction de "tirer des balles réelles" en cas de débordements, canalisaient les fidèles dans les directions opposées à celle de l’ambassade de France.

Fouilles

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Certains passants se faisaient contrôler et étaient fouillés par des policiers sur les dents, alors qu’un hélicoptère tournait dans le ciel de Tunis.

Les autorités tunisiennes ont assuré qu’elles empêcheraient toute manifestation vendredi, alors que le 14 septembre elles avaient été dépassées par une foule de militants intégristes qui ont saccagé l’ambassade des Etats-Unis et l’école américaine lors de violences qui ont fait quatre morts.

Le ministère de l’Intérieur a inspecté lui-même ses troupes déployées aux abords de l’ambassade de France de crainte d’attaques après la publication de caricatures mettant en scène Mahomet par l’hebdomadaire Charlie hebdo.

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