Fiat fin prêt pour concurrencer Renault en Algérie
Fiat a inauguré, à Oran, sa première usine en Algérie. L’installation de cette chaîne d’assemblage fait suite à la fin des restrictions sur les importations de véhicules dans le pays.
La nouvelle usine Fiat dispose d’une capacité de 90 000 voitures par an. C’est ce qu’a annoncé Stellantis, propriétaire de la marque Fiat, le 11 décembre. Les modèles de la série Fiat 500 et Doblò, concernés par cette inauguration, seront importés sous forme de SKD ( assemblés partiellement), avant d’être montés définitivement à Oran. L’objectif à long terme pour Fiat est d’exporter des kits, de type CKD, à assembler sur place, dès 2026.
Le groupe a investi 200 millions d’euros pour faire sortir de terre cette unité d’assemblage de 32 hectares. Stellantis souhaite faire de l’Algérie un hub régional pour la production et l’exportation automobile. Le groupe a créé en 2023, « 500 emplois directs en Algérie en 2023, avec l’objectif d’atteindre 2 000 emplois d’ici à 2026 ».
Ambitions de Renault freinées
L’entreprise envisage de développer un réseau local de sous-traitance, qui lui permettra de répondre à 35 % des besoins régionaux en matière de production automobile, au lieu des 30 % souhaités par le gouvernement, en 2026.
L’arrivée de Fiat se fait dans un climat tendu entre les autorités algériennes et les constructeurs automobiles, notamment Renault, installé dans le pays depuis 2014. Accueilli à l’époque en grande pompe, Renault, qui détenait 53% du marché en 2019, a vu ses ambitions d’expansion ralenties par l’instauration d’un plafond de 600 millions de dollars (environ 546 millions d’euros) sur les importations de pièces détachées. Cette décision a poussé le groupe à stopper la production sur son site d’Oran.
L’entreprise a repris l’importation et la commercialisation de ses voitures dans le pays. D’ailleurs, elle a obtenu, début décembre, une autorisation provisoire pour rouvrir son usine. Mais Renault ne compte pas s’arrêter à cela, et affiche sa volonté de revenir plus fort en Algérie. Le groupe va ainsi se lancer, en 2024, dans la production de véhicules, tournant le dos aux importations de kits SKD et CKD.
Le scandale des « fausses usines automobiles »
Le secteur s’était notamment tendu avec la diffusion, en 2017, d’une vidéo montrant que l’assemblage des véhicules en Algérie consistait pour certains opérateurs à visser des boulons sur des voitures déjà opérationnelles. À la suite de la diffusion de cette vidéo, l’État avait suspendu les importations de véhicules neufs pour inciter les groupes à établir l’ensemble de leurs chaînes de production en Algérie.
Cette mesure avait plongé le secteur dans la crise. L’association des assureurs affirmait à El Watan avoir perdu 450 milliards de dinars (3,3 milliards d’euros) entre 2019 et 2022. Cette restriction a été levée en mars dernier.
Avec sept millions de véhicules en circulation en 2020, l’Algérie reste un marché attractif pour les constructeurs internationaux.
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