RDC : rentrée parlementaire sous le signe de la guerre à l’Est

Le discours de rentrée parlementaire, le 15 septembre à Kinshasa, a été principalement consacré à la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo qui oppose depuis mai l’armée à la rébellion du Mouvement 23 mars (M23), accusée d’être soutenue par le Rwanda, qui dément, a constaté l’AFP.

Des Congolaises manifestent à l’occasion de la rentrée parlementaire à Kinshsa pour appeler à la © AFP

Des Congolaises manifestent à l’occasion de la rentrée parlementaire à Kinshsa pour appeler à la © AFP

Publié le 16 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Les députés ont fait leur rentrée au Grand Hôtel de Kinshasa, les locaux de l’Assemblée nationale étant en travaux. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le président du sénat Léon Kengo et plusieurs ministres et diplomates étaient présents à l’ouverture de la session, qui sera principalement consacrée au budget 2013.

La session s’est ouverte "au moment où notre pays traverse encore un moment tragique de son histoire du fait de la guerre d’agression qui embrase sa partie nord-est, avec l’implication de troupes rwandaises et des groupes rebelles", a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

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Un rapport récent de l’ONU accuse le Rwanda de soutenir en hommes, en armes et en munitions le M23, un groupe de mutins issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l’armée en 2009.

Les Etats-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni ont pris des sanctions contre Kigali, malgré ses démentis de toute implication.

"Le peuple congolais est en droit d’attendre du Conseil de sécurité des Nations Unies (…) l’adoption de sanctions contre" le Rwanda, a ajouté M. Minaku.

Il a par ailleurs renouvelé le souhait de la RDC d’obtenir une "requalification" du mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), qui soutient les Forces armées congolaises (FARDC) contre le M23, en vue d’un engagement opérationnel "plus efficient".

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"Mécanisme de sécurité collective"

Quant à la force neutre qui doit être déployée entre les deux voisins d’ici trois mois, la RDC propose de mettre à profit le "mécanisme de sécurité collective contenu dans le cadre de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) (…) et de la Communauté de développement d’Afrique australe" (SADC).

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Les rebelles du M23 sont "responsables de crimes de guerre commis à grande échelle, y compris des exécutions sommaires, des viols et des recrutements de force", avait accusé mardi dans un rapport l’ONG américaine de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch.

M. Minaku a appelé à des "actions conjuguées du Conseil de sécurité et de la Cour pénale internationale (CPI) ainsi que de la justice congolaise" pour émettre des "mandats d’arrêts internationaux contre les ennemis de la paix, quel que soit leur statut".

Au même moment, à l’extérieur du bâtiment, une cinquantaine de militants d’une ONG, la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), brandissaient des messages et des dessins à l’attention des députés. L’un des slogans: "La SNCC dit non à la force d’interposition à l’est de la RDC, mais oui à la requalification du mandat de la Monusco".

"Nous ne voulons plus une force de plus sur notre sol. Nous avons la Monusco qui est suffisamment outillée pour faire ce travail. Pourquoi aller chercher d’autres forces? Les moyens, on les aura où? Les hommes, on les aura où?", a déclaré à l’AFP Robert Kabakela, un responsable de la NSCC.

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