Sénégal : les sénateurs rejettent les lois supprimant Sénat et vice-présidence

Les sénateurs sénégalais ont rejeté vendredi des projets de loi supprimant le Sénat et la vice-présidence, s’opposant ainsi aux députés qui s’étaient prononcés mercredi pour la disparition de ces deux institutions, a annoncé un parlementaire à l’AFP.

Macky Sall veut octroyer le budget du Sénat aux victimes des inondations. © Seyllou/AFP

Macky Sall veut octroyer le budget du Sénat aux victimes des inondations. © Seyllou/AFP

Publié le 15 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

"Les sénateurs ont rejeté les deux projets de loi. Ils ont suivi le mot d’ordre du PDS (Parti démocratique sénégalais, de l’ex-président Abdoulaye Wade) qui avait appelé à voter contre", a affirmé Ahmed Bachir Kounta, membre du Sénat.

Le Sénat est dominé par des partisans de M. Wade, battu au second tour de la présidentielle de mars par Macky Sall. "C’est la démocratie qui s’exprime. Le processus n’est pas terminé. Les intérêts des Sénégalais finiront pas triompher", a réagi devant la presse la ministre de la Justice, Aminata Touré.

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L’Assemblée nationale a le dernier mot

Le vote négatif des sénateurs ne bloque pas le processus de suppression du Sénat et de la vice-présidence parce que, selon la législation sénégalaise, l’Assemblée nationale a le dernier mot.

Les deux projets de loi seront une nouvelle fois soumis à l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition soutenant l’actuel chef de l’Etat, avant le Congrès qui réunit les deux chambres du Parlement. Les députés sénégalais avaient mercredi soir adopté les deux textes.

Le président Sall avait annoncé le 29 août le dépôt d’un projet de loi pour supprimer le Sénat et affecter le budget de cette institution, près de 8 milliards de FCFA (plus de 12 millions d’euros), à la lutte contre les inondations qui ont fait plusieurs morts dans le pays ces dernières semaines.

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Polémique

Des élections étaient initialement prévues dimanche pour renouveler cette chambre dont les 45 membres sont élus par les grands électeurs et 55 nommés par le chef de l’Etat. Elles ont été, de fait, annulées.

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Le poste de vice-président n’a jamais été pourvu depuis sa création en juin 2009. Cette institution avait été largement critiquée en juin 2011. Un projet de loi du président Wade avait alors envisagé qu’en cas de démission, d’empêchement définitif ou de décès en cours de mandat, le président de la République est remplacé par le vice-président qui devient ensuite le nouveau président.

Beaucoup avaient soupçonné M. Wade, qui s’était défendu de toute volonté de dévolution monarchique, de vouloir nommer son fils et ministre, Karim Wade.

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