Détention de Stanis Bujakera Tshiamala : Kafka à Makala, par François Soudan

Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, estime que sous son mandat, « les libertés d’opinion et d’expression » ont été « mieux exercées ». Une affirmation qui apparaît au mieux comme naïve, au pire comme cynique au regard de la détention abusive de notre collaborateur dans le mouroir de Makala depuis trois mois.

François Soudan, directeur de la rédaction. © Montage JA; Vincent fournier/JA

François Soudan, directeur de la rédaction. © Montage JA; Vincent fournier/JA

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 14 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

« J’ai trouvé la force, écrit Félix Tshisekedi, de restaurer les libertés d’expression et de mouvement qui sont les piliers d’une société démocratique saine. » Extraite d’un opuscule de campagne électorale tout juste paru à Paris et à Kinshasa (Pour un Congo retrouvé, VA Editions), cette petite phrase autosatisfaite sonne bien mal en ce 14 décembre, trois mois jour pour jour après le transfert de notre collaborateur Stanis Bujakera Tshiamala à la prison centrale de Makala.

Interpellé le 8 septembre à l’aéroport de Kinshasa, interrogé pendant une semaine par la police avant d’être transféré dans une cellule collective du Centre pénitentiaire et de rééducation de la capitale congolaise pour un article non signé paru sur le site de Jeune Afrique, mais que les proches du chef de l’État considèrent comme relevant de l’atteinte à la sécurité nationale, Stanis Bujakera Tshiamala est le contrepoids parfait des déclarations d’un président sortant qui, dans la même brochure d’une centaine de pages consacrée à son propre bilan, estime que sous son mandat « les libertés d’opinion et d’expression » ont été « mieux exercées ».

Le maintien abusif en détention de notre journaliste pendant le procès, alors même qu’il n’a commis aucun crime, ne représente aucun danger et offre toutes les garanties de représentativité, n’a manifestement pour seul objectif que de lui faire « donner » ses sources. Tout en réduisant au silence le journaliste le mieux informé de RDC à une période particulièrement cruciale, celle qui précède, accompagne et suit l’élection présidentielle du 20 décembre.

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