Angola : José Eduardo dos Santos réélu, l’opposition s’inquiète
La presse gouvernementale a annoncé dimanche la réélection de José Eduardo dos Santos à la présidence de l’Angola après la victoire de son parti aux élections de la semaine dernière alors que l’opposition évoquait des fraudes.
Le président dos Santos, âgé de 70 ans et au pouvoir depuis bientôt trente-trois ans, était le grand favori du scrutin, le troisième seulement depuis l’indépendance de 1975.
Son parti, "le MPLA est le grand gagnant des élections générales de 2012 et tout montre une victoire avec plus de 75% des suffrages exprimés", a écrit le quotidien gouvernemental Jornal de Angola sur son site internet, ajoutant que "la tête de liste du parti, José Eduardo dos Santos, est élu président de la République."
Le quotidien souligne que l’Unita confirme sa place de seconde force politique du pays, alors que le nouveau parti d’opposition Casa enregistre une "grande défaite".
Les Angolais renouvelaient les 220 membres de leur Parlement. La Constitution modifiée en 2010 prévoit que le chef du parti qui remporte les législatives devient automatiquement président de la République pour cinq ans.
Selon les derniers résultats partiels diffusés par la Commission nationale électorale (CNE), qui portent sur 72,5% des électeurs, le MPLA a remporté 74,1% des suffrages au scrutin de vendredi, contre 81% lors des dernières élections en 2008.
L’Unita, qui avait obtenu 10% des voix en 2008, en a recueilli cette fois 17,8% et le tout récent parti Casa, créé en mars dernier pour proposer une troisième voie, 4,7%.
L’opposition dénonce des fraudes
L’opposition a parallèlement annoncé qu’elle rassemblait des preuves de fraudes qui auraient été commises lors du scrutin de vendredi.
"L’Unita se prépare à présenter des documents montrant que les résultats diffusés par la Commission nationale électorale ne sont pas identiques à ceux relevés par les scrutateurs dans les bureaux de vote", a indiqué le principal parti d’opposition angolais sur son site internet.
"Le parti Casa s’apprête à faire la même chose et à contester les élections", a ajouté l’Unita.
Le mouvement a ajouté qu’il ferait bientôt une déclaration publique afin de préciser sa position.
Depuis janvier, l’Unita dénonce des irrégularités dans l’organisation du scrutin, pointant notamment des problèmes dans la constitution des listes d’électeurs et avec l’accrédidation des scrutateurs des partis.
Malgré ces critiques, le vote de vendredi s’est déroulé dans le calme et les observateurs interrogés par l’AFP se sont dits satisfaits du déroulement du scrutin.
L’opposition avait aussi déploré l’absence d’observateurs européens, mais de nombreux observateurs africains ont assisté au vote.
Les différentes missions d’observation, de la Communauté des pays lusophones, de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de l’Union africaine, devaient rendre leurs conclusions dans la journée.
Ce scrutin était le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002.
Deuxième producteur de pétrole d’Afrique derrière le Nigeria, l’Angola a enregistré une croissance moyenne de 10% sur la dernière décennie mais la grande majorité de la sa population vit dans la pauvreté.
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