Pour la Criirad, un rapport d’Areva « viole la réglementation nigérienne »
La Criirad et l’ONG nigérienne Aghir in man ont estimé samedi que le rapport de l’étude d’impacts sur l’environnement de la mine d’uranium d’Imouraren qu’Areva a soumis aux autorités nigériennes violait la réglementation de ce pays et ont demandé la réalisation d’une nouvelle étude d’impacts.
"La mise en commun des informations dont disposent les deux associations a permis de découvrir, le 29 août 2012, que le Rapport de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement (REIE) du projet Imouraren qu’Areva a soumis aux autorités nigériennes (…) viole clairement la réglementation nigérienne en vigueur", affirment la Criirad et l’ONG dans un communiqué commun publié samedi.
La Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad), dont le siège est à Valence (Drôme), et l’ONG, pointent un décret selon lequel le rapport et ses documents annexés doivent être entièrement rédigés en français.
Or, selon les deux associations, une annexe du rapport présenté par Areva "portant sur le dimensionnement et la faisabilité des aires de stockage de résidus radioactifs et des bassins d’évaporation, est entièrement en anglais".
"Ce fait montre le peu de considération qu’Areva porte à l’opinion des populations de la région", critiquent-elles, rappelant toutefois que le rapport a fait l’objet d’un certificat de conformité environnementale délivré par le Niger.
Une nouvelle étude soumise à des "scientifiques indépendants"
Elles demandent cependant qu’Areva réalise une nouvelle étude d’impact environnemental et "apporte des réponses précises" notamment "aux questions concernant l’impact hydrogéologique et l’entreposage à long terme des déchets radioactifs".
Pour les deux associations, "cette nouvelle étude d’impact devrait pouvoir être expertisée par des scientifiques indépendants".
Areva prévoit de démarrer l’exploitation d’une nouvelle mine d’uranium à Imouraren, fin 2013. Présentée par Areva comme la "deuxième du monde", cette mine doit produire 5.000 tonnes d’uranium par an à plein régime et représente un investissement de plus de 1,2 milliard d’euros.
Le Niger est le sixième producteur mondial d’uranium. Premier produit d’exportation, le minerai représente 5% de son produit intérieur brut (PIB) et génère plus de 5% des recettes fiscales.
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