Au Mali, l’armée affirme avoir repoussé une attaque à Farabougou

L’armée a fait état, le 14 décembre, d’une attaque « terroriste » dans cette localité du centre du pays. Des dizaines de soldats maliens et de civils y auraient été tués par des jihadistes deux jours plus tôt.

Soldats maliens en opération dans le Gourma, en 2021. © FREDERIC PETRY/Hans Lucas via AFP

Publié le 14 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Dans un bref communiqué publié sur les réseaux sociaux ce 14 décembre, l’armée malienne a annoncé avoir repoussé une attaque jihadiste contre le camp de Farabougou deux jours plus tôt, le 12 décembre. Si le communiqué ne dresse pas de bilan humain, plusieurs sources locales ont estimé le nombre de morts et de disparus à plus d’une soixantaine.

« Des dizaines et des dizaines de victimes »

Un élu local a indiqué anonymement que « l’attaque jihadiste contre Farabougou [avait] fait une soixantaine de morts militaires et civils ». Il a aussi fait état de disparus. « Le camp de l’armée est tombé entre les mains des jihadistes qui, suivant leur mode opératoire habituel, ont ensuite rapidement quitté les lieux », a-t-il ajouté.

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« Si on compte les morts militaires et civils et les gens dont on n’a pas de nouvelles, ça fait au moins 62 personnes », a indiqué un résident. Lui-même a déclaré ne pas avoir de nouvelles de deux de ses frères. « Je ne sais pas s’ils ont été tués, s’ils sont en fuite ou cachés. »

Deux employés de l’administration ont également fait mention de nombreux morts. L’un d’eux a évoqué « des dizaines et des dizaines de victimes » et a rapporté que la localité de Farabougou, habituellement peuplée de quelques milliers d’habitants, s’était vidée.

Farabougou au cœur des violences

Farabougou se trouve dans le cercle administratif de Niono, durement éprouvé depuis des années par les violences du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, mais aussi des groupes d’autodéfense s’appuyant sur les chasseurs traditionnels dozos.

La localité avait été érigée en symbole en 2020 quand elle s’était retrouvée assiégée par les jihadistes. Le nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par un putsch quelques semaines auparavant, s’était rendu dans ce secteur test pour la junte face à l’insécurité.

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L’armée était revenue à Farabougou. Mais ce qui avait retenu l’attention par la suite, c’était l’accord de cessez-le-feu de fait conclu en 2021 entre le GSIM et les chasseurs. Cet accord était représentatif d’arrangements locaux en vertu desquels les jihadistes échangent une paix relative contre le respect par les populations de certaines prescriptions, ou contre le paiement d’un tribut. L’accord a fini par péricliter et les violences ont repris.

(Avec AFP)

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