Guinée : au moins 120 opposants ont été arrêtés lundi et sont incarcérés
L’opposition guinéenne a annoncé samedi que 120 militants, dont 87 du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), avaient été arrêtés lundi dernier lors de la manifestation que la police avait dispersée.
"Au moins 120 militants et sympathisants de l’opposition ont été arrêtés lundi dernier selon un décompte que nous avons fait nous-mêmes à l’issue de cette marche", a annoncé Aboubacar Sylla, président de l’UFC (Union des forces du changement) et porte parole de l’opposition, ajoutant "87 d’entre eux sont des militants de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo".
Le porte-parole de l’opposition a déploré le "recul" de la démocratie en Guinée. "Ce qui s’est passé lundi dernier montre à suffisance que notre pays est loin d’être considéré comme un pays démocratique, respectueux des valeurs républicaines", a-t-il affirmé.
L’opposition est déterminée à "aller jusqu’au bout de son combat" pour la tenue d’"élections législatives transparentes, libres et fiables", a-t-il ajouté.
M. Sylla a expliqué que les opposants arrêtés ont été déférés à la prison de Conakry, "où ils attendent un autre procès politique qui va certainement les condamner à de lourdes peines de prison".
Les autorités guinéennes avaient interdit la marche du 27 août, maintenue par l’opposition, entraînant des violences entre militants de l’opposition, forces de l’ordre et contre-manifestants du parti au pouvoir, le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée).
Tirs à balles réelles
Selon un bilan officiel, vingt gendarmes avaient été blessés et 35 militants arrêtés.
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé vendredi sa préoccupation.
"Lundi, des affrontements violents ont éclaté entre forces de sécurité et manifestants. (…) Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur du domicile d’un chef de parti. Des balles réelles auraient été tirées et plusieurs personnes arrêtées, battues ou blessées", a signalé le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d’un point presse à Genève.
La Guinée, ex-colonie française indépendante depuis 1958, est dirigée depuis novembre 2010 par Alpha Condé, ancien opposant.
Des élections, qui devaient se tenir au premier semestre 2011, ont été sans cesse reportées.
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