Fitch baisse (encore) la note de la Tunisie
L’agence de notation Fitch Ratings a baissé, encore une fois, la note souveraine de la Tunisie qui passe de BB+ à BB- pour les émissions de longue maturité en devises étrangères. Principaux facteurs d’inquiétude : la dégradation de la situation macroéconomique et les blocages politiques.
L’agence de notation Fitch Ratings a baissé de deux crans les notes de défaut émetteur (Issue Default Rating – IDR) en devises étrangères et locales attribuées à la Tunisie. La première passe ainsi de « BB+ » à « BB-« , soit un cran seulement au dessus de la catégorie des émissions de dette « hautement spéculatives ».
Catégorie | Prévisions de Fitch 2013 | Prévisions de l’AEO 2013 | Prévisions de Fitch 2014 | Prévisions de l’AEO 2014 |
Croissance du PIB (%) | 2,8 | 3,4 | 3 | 4,6 |
Déficit budgétaire (% PIB) | 7% | 5,9 | 4,8 | |
Déficit du compte courant (% PIB) | (-) 8,1 | (-) 7,5 | (-) 7,7 | (-) 6,7 |
Perspectives négatives
Les émissions en monnaie locale sortent quant à elle de la catégorie « investissement » pour rejoindre celle des émissions « spéculatives », passant de « BBB- » à « BB ». Il en est de même pour la « cote plafond » du pays qui baisse également de deux échelons, de « BBB- » à « BB-« .
Maigre consolation, la note sur les émissions de dette à court terme de la Tunisie, est à B. En revanche les perspectives sur les émissions de long terme restent négatives, selon l’agence Fitch, ce qui laisse ouverte la possibilité de nouvelles dégradations.
Retards
Cette succession de mauvaises nouvelles trouve ses causes dans la dégradation de la situation macroéconomique du pays et dans les blocages politiques. Selon l’analyse de Fitch Ratings, détaillée dans un communiqué publié le 30 octobre, ces deux aspects sont liés : l’agence de notation indique ainsi que « les retards dans la transition politique sont préjudiciables aux perspectives de croissance économique pour 2013 et 2014 ».
Déficits jumeaux
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Fitch abaisse la note de la Tunisie
Or les indicateurs macroéconomiques du pays se sont dégradés depuis décembre 2012 quand Ficth avait (déjà) abaissé les notes de la Tunisie. Les prévisions de Fitch en matière de croissance du PIB en 2013 et 2014 sont inférieures à celles de l’African Economic Outlook (AEO).
Le déficit des comptes publics devrait dépasser 7% du PIB tunisien en 2013, contre 5,9% selon les estimations de l’AEO.
Aussi Fitch note qu’étant donné que « 60% de la dette publique [tunisienne] est libellé en devises étrangères, les finances publiques sont exposés à un choc de la balance des paiements ». De fait, Fitch estime que le déficit des comptes courant de la Tunisie devrait atteindre 8,1% du PIB en 2013 et 7,7% en 2014.
Faible lueur d’espoir, la signature avec le FMI en juin 2013, ouvrant la voie vers le décaissement de 1,75 milliard de dollars pourrait, si ces versements sont effectués, améliorer le climat économique de la Tunisie en 2014.
La Banque centrale de Tunisie maintient son taux directeur
À l’issue d’une réunion de son Conseil d’administration le 30 octobre 2013, La Banque centrale de Tunisie a décidé de maintenir inchangé son taux directeur. La BCT estime ainsi que la croissance réelle du PIB de la Tunisie, devrait s’établir à 3,6% en 2013 et 4% en 2014, soit plus que les estimations du FMI et de Fitch Ratings.
Dans son communiqué, le Conseil relève néanmoins « la stagnation de l’indice de la production industrielle au mois de juillet ». Parant aux critiques sur les risques d’une crise de la balance des paiements, la BCT note qu’elle a « pu maintenir les avoirs nets en devises à un niveau satisfaisant, soit 11 371 milliards de dinars ou l’équivalent de 104 jours d’imploration, contre 9 688 milliards et 93 jours » à la fin octobre 2012″
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