Côte d’Ivoire : le siège du FPI attaqué à Abidjan, trois blessés

Le siège du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a été attaqué samedi à Abidjan par des inconnus, qui ont fait trois blessés légers et provoquant un nouvel accès de tension alors que l’armée est depuis deux semaines la cible de commandos.

Le président ivoirien Laurent Gbagbo est écroué à la Haye. © AFP

Le président ivoirien Laurent Gbagbo est écroué à la Haye. © AFP

Publié le 18 août 2012 Lecture : 3 minutes.

Mise à jour le 18/08 à 18H30

Des inconnus ont attaqué le siège du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), samedi à Abidjan, faisant trois blessés légers et provoquant un nouvel accès de tension alors que l’armée est depuis deux semaines la cible de commandos.

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"Nous étions en réunion, nous étions au nombre de dix. Venues à bord d’un mini-car, des personnes non identifiées, armées de gourdins, de machettes et de fusils de chasse, ont fait irruption dans les locaux" peu avant 12H00 (locales et GMT), a déclaré à l’AFP un responsable de la section jeunesse du FPI, Jean-Luc Ouallo.

Une voiture a été entièrement incendiée et brûlait devant l’entrée du siège, situé dans le quartier chic de Cocody (nord), a constaté l’AFP. A l’intérieur, une porte a été cassée, du matériel informatique dérobé et des documents jetés par terre. Selon un témoin, l’expédition a duré "un peu plus de dix minutes". Dans les locaux, deux hommes ont été légèrement blessés, l’un à la tête et l’autre à la joue. Un autre jeune homme, venu discuter avec les vigiles gardant la bâtiment, a été aussi blessé par le groupe armé. "Ils m’ont frappé", a-t-il dit, lèvre inférieure légèrement ouverte et traces de coups visibles sur le visage.

Les agresseurs "menaçaient de nous tirer dessus ou de nous brûler vifs", a raconté Claude Désiré Dassé, un autre responsable de la jeunesse FPI. Les jeunes se sont alors réfugiés dans les toilettes. "Dieu merci, ils n’ont pas pu ouvrir la porte", a-t-il dit. Les vitres des toilettes ont été brisées. Les agresseurs "ont emporté deux de nos camarades" et parlaient "dioula" (langue de ressortissants du Nord ivoirien, très largement parlée dans le pays), a affirmé Jean-Luc Ouallo.

Appel à déposer les armes

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Plusieurs policiers et gendarmes et des éléments de la force onusienne Onuci se sont rendus sur place après l’attaque. Ces événements surviennent en plein regain de tension dans le pays, après deux semaines au cours desquelles les Forces républicaines (FRCI), l’armée ivoirienne, ont essuyé des assauts en série à Abidjan, dans ses environs et dans l’Ouest, y perdant dix hommes.

Jeudi à Dabou, à environ 50 km à l’ouest d’Abidjan, les assaillants ont visé le camp FRCI, les bases de la police et de la gendarmerie, tué trois civils et ouvert la prison d’où se sont évadés des dizaines de détenus.

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Le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a appelé vendredi soir les auteurs de ces attaques à déposer les armes pour ne pas empêcher le "renouveau" ivoirien, plus d’un an après la fin d’une crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) aux quelque 3.000 morts.

Appel au dialogue

Il a appelé au dialogue et annoncé la prochaine organisation de "missions d’écoute et de sensibilisation" dans le pays. L’Onuci a lancé vendredi "un appel urgent au calme" et jugé que les violences montrent "la nécessité pour le pays de poursuivre le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) des anciens combattants et anciens miliciens" ayant combattu durant la crise de 2010-2011.

Selon l’Onuci, environ 70 personnes au moins sont retenues depuis quelques jours par les forces de sécurité ivoiriennes pour présumée "tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat" ou implication supposée dans les attaques. La mission a souligné n’avoir pu accéder encore à certains détenus à Abidjan.

Laurent Gbagbo, qui avait plongé son pays dans la crise en refusant de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l’humanité.
 

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