À Gaza, un « bain de sang » aux urgences d’Al-Shifa

Dans le nord de la bande de terre assiégée, seul un hôpital fonctionne encore – « partiellement », précise l’OMS.

Au nord de la bande de Gaza le 17 décembre 2023, de la fumée monte du territoire soumis à d’intenses bombardements. © JACK GUEZ / AFP

Au nord de la bande de Gaza le 17 décembre 2023, de la fumée monte du territoire soumis à d’intenses bombardements. © JACK GUEZ / AFP

Publié le 17 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Le service des urgences de l’hôpital al-Shifa dans le nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est « un bain de sang » et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d’« être réanimé », écrit l’OMS dimanche.

Une équipe de l’Organisation mondiale de la santé et d’autres agences de l’ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l’hôpital, où « des dizaines de milliers de personnes déplacées » se sont réfugiées dans l’enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l’abri, souligne un communiqué de l’OMS publié le 17 décembre, précisant que l’eau potable et la nourriture « manquent. »

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« L’équipe [qui s’est rendue dans l’hôpital] a décrit le service des urgences comme un “bain de sang”, avec des centaines de patients blessés à l’intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute », raconte l’organisation, ajoutant que « les patients souffrant de traumatismes étaient suturés à même le sol et que les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants ».

L’hôpital ne fonctionne plus qu’a minima et avec une équipe très réduite et « les patients critiques sont transférés à l’hôpital Ahli Arab pour des interventions chirurgicales ».

Les salles opératoires ne fonctionnent plus faute d’oxygène et, selon les mots de l’équipe de l’OMS, l’hôpital « a lui-même besoin d’être réanimé ». Seulement trente patients peuvent recevoir des dialyses.

Toute l’infrastructure de santé de la bande de Gaza est durement touchée par les bombardements et les opérations au sol menées par l’armée israélienne depuis l’attaque sans précédent menée par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre. Cette attaque avait fait 1 200 morts, pour l’essentiel des civils et 240 otages, emmenés dans la bande de Gaza par le mouvement islamique.

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Depuis lors, l’armée israélienne bombarde sans relâche le territoire palestinien densément peuplé, faisant, selon le gouvernement du Hamas palestinien, 18 800 morts depuis le début de la guerre, dont 75 % d’enfants.

L’OMS prête à renforcer Al-Shifa

Israël accuse le Hamas de se servir de certains hôpitaux – qui ont un statut de protection spécial dans les lois de la guerre – pour y cacher des armes ou y installer en souterrain des postes de commandement.

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L’OMS s’est dit prête à renforcer al-Shifa « dans les semaines à venir » pour qu’il puisse à nouveau remplir ses fonctions de base.

« Jusqu’à vingt salles d’opération de l’hôpital, ainsi que des services de soins postopératoires, peuvent être activés s’ils sont régulièrement alimentés en carburant, en oxygène, en médicaments, en nourriture et en eau », souligne l’OMS, qui rappelle qu’il faut aussi du personnel.

À l’heure actuelle, Ahli Arab est le seul hôpital « fonctionnant partiellement » dans tout le nord de la bande de Gaza, trois structures hospitalières ne fonctionnant qu’a minima : al-Shifa, Al-Awda et Al-Sahaba. Avant la guerre, il y en avait vingt-quatre.

L’OMS a également fait part de son inquiétude concernant l’hôpital Kamal Adwan. Le ministère de la Santé du Hamas avait affirmé le 13 décembre que l’armée israélienne tirait sur les chambres de patients de l’hôpital assiégé.

(Avec AFP)

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