Présidentielle en RDC : les candidats de l’opposition auprès de Stanis Bujakera Tshiamala
Incarcéré depuis trois mois et jugé pour, entre autres, « faux en écriture » et « propagation de faux bruits », notre correspondant à Kinshasa a reçu en prison des visites de candidats à l’élection du 20 décembre.
L’ombre de Stanis Bujakera Tshiamala continue de planer sur la présidentielle en RDC. Le 14 décembre 2023, cent jours après l’incarcération de notre correspondant à la prison centrale de Makala, Denis Mukwege lui a rendu visite, accompagné par son conseiller spécial, Albert Moleka. Médecin et candidat à la magistrature suprême, il l’a assuré de son soutien « psychologique, politique et moral ».
Selon l’un des proches de Denis Mukwege, cité par le site d’information actualite.cd, dont Stanis Bujakera Tshiamala est par ailleurs le directeur de publication adjoint, le Nobel de la paix a insisté sur le fait « qu’on ne devrait pas arrêter un journaliste et le pousser à dévoiler ses sources ». Il lui a également promis de faire un large plaidoyer pour sa libération.
La promesse de Moïse Katumbi
Le 9 décembre, lors de son meeting à Kinshasa, Moïse Katumbi a, lui aussi, abordé le sort réservé à notre confrère. Il s’est engagé, s’il est élu, à le faire libérer, ainsi que Mike Mukebayi et Salomon Idi Kalonda, deux de ses collaborateurs en détention depuis plusieurs mois. Il a fait la même promesse à l’endroit de Jean-Marc Kabund, l’ancien président du parti de Félix Tshisekedi, qui partage la même cellule que notre correspondant.
Avant qu’il ne rallie l’ancien gouverneur du Katanga, Delly Sesanga s’était également rendu auprès de notre journaliste, demandant sa libération sur le réseau social X (ex-Twitter), « au nom de la présomption d’innocence, de la liberté de la presse et du respect de [l’]état de droit ». Le 2 novembre, Delly Sesanga s’est engagé aux côtés de l’ONG Reporters sans frontières à soutenir la liberté de la presse en RDC, tout comme Moïse Katumbi et Denis Mukwege.
Martin Fayulu à Makala dès septembre
Le 22 septembre, Martin Fayulu avait été le premier à aller voir Stanis Bujakera Tshiamala à Makala. « Comme dans toute dictature, le pouvoir en place en RDC veut caporaliser les journalistes en prenant en otage la liberté de presse. Stanis Bujakera a été jeté en prison sans motif valable. Nous exigeons sa libération pour qu’il continue d’informer le monde sur ce qui se passe au Congo », avait posté dans la foulée, sur X, le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement.
Le procès de notre confrère pour « faux en écriture », « propagation de faux bruits » et « transmission de messages erronés et contraires à la loi » s’est ouvert le 13 octobre dernier devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, lequel se réunit au sein même de la prison de Makala. Il est jugé pour avoir fabriqué et diffusé un faux document attribué à l’Agence nationale de renseignement, à la suite de la publication, sur le site de Jeune Afrique, d’un article portant sur l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende.
Ses conseils ont obtenu du tribunal de Kinshasa, le 17 novembre, la contre-expertise de ce courrier, mais contestent le choix de l’expert. « C’est un préposé de l’État dont le profil professionnel ne nous rassure pas », a déclaré le 1er décembre à la presse Me Charles Mushizi, alors que le procureur lui-même a reconnu que sa compétence pouvait faire débat. La prochaine audience aura lieu le 22 décembre.
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