Conférence économique africaine : l’Afrique doit cesser d’être fragmentée en 54 marchés

Pendant trois jours, du 28 au 30 octobre, plusieurs centaines d’experts du développement, de chercheurs en économie et de représentants du secteur privé se sont réunis à Johannesburg au cours de la Conférence économique africaine. Le thème : l’intégration régionale.

Donald Kaberuka, président de la BAD, lors de la session d’ouverture. © BAD

Donald Kaberuka, président de la BAD, lors de la session d’ouverture. © BAD

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Publié le 30 octobre 2013 Lecture : 3 minutes.

D’accord, certaines des têtes d’affiche annoncées n’ont pas fait le déplacement. Le président Jacob Zuma a laissé son ministre des Finances Pravin Gordhan représenter l’Afrique du Sud et Helen Clark, l’administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a dû se décommander, mais cela n’a pas empêché la 8ème édition de la Conférence économique africaine de tenir ses travaux comme convenu, sous l’égide de Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement (BAD) et d’Abdalla Hamdok, le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Organisée conjointement par les trois organisations, la conférence a lieu cette année à Johannesburg en Afrique du Sud, du 28 au 30 octobre, accueillant pendant trois jours plusieurs centaines d’experts du développement, de chercheurs en économies et de représentants du secteur privé.

Emmanuel Nnadozie : « l’Afrique a besoin de leaders pour défendre la cause de l’intégration régionale

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Pour Emmanuel Nnadozie, directeur de la division des politiques macroéconomiques à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), si les gros pays ont plus à perdre que les petits, aucune intégration régionale crédible n’est possible sans eux. Avant de rejoindre fin novembre Harare, pour prendre ses nouvelles fonctions de secrétaire exécutif à la tête de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), l’économiste, pour quelques jours encore directeur de la division des politiques macroéconomiques à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), donne son point de vue sur les questions d’intégration régionale.

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Décisions politiques

Au menu de cette édition, « la raison d’être même de la BAD », selon les mots de son président : l’intégration régionale en Afrique. Dans son discours d’ouverture, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de l’Union africaine, a tenu à confirmer les progrès réalisés en la matière ces dernières années, même si elle les juge « bien trop lents pour répondre aux besoins du continent », regrettant au passage le prolifération d’ensembles économiques régionaux, qui en plus de brouiller le rôle de chacun de ces blocs, ne contribuent pas à les rendre plus efficaces.

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Architectes

Pravin Gordhan, le ministre sud-africain est revenu de son côté sur la place que doivent tenir les dirigeants politiques du continent sur la question de l’intégration, « sans la volonté de qui rien ne sera possible ». Il en également profité pour stigmatiser le blocage de certaines administrations nationales, « qui doivent s’aligner sur les décisions prises par les politiques ». De son côté, Donald Kaberuka a préféré revenir sur les bons taux de croissance enregistrés ces dernières années par les économies africaines, pour mieux rappeler que le continent n’avait toujours pas atteint en terme de développement économique « ce point irréversible où aucun retour en arrière n’est possible ».

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Pour attirer les investisseurs et disposer des infrastructures énergétiques nécessaires au renforcement de son économie, « l’Afrique doit cesser d’être fragmentée en 54 marchés », a insisté le président de la BAD. C’est justement le thème de ces trois jours de réflexion, dont les travaux seront ensuite repris dans le document que prépare la banque avec l’Union africaine, en direction des responsables politiques du continent et qui doit contenir toute une série de propositions pour les cinquante ans à venir. « Il est temps pour l’Afrique d’investir en Afrique », a conclu Donald Kaberuka, pendant que Nkosazana Dlamini-Zuma appelait de ses vœux les nouvelles générations à devenir « les architectes de la renaissance africaine ».

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