La cheffe de la diplomatie française met en garde contre une escalade entre le Hezbollah et Israël
Catherine Colonna estime que des « erreurs de calculs » pourraient entraîner le Liban dans une escalade dont il ne se remettrait pas.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé les dirigeants libanais à faire preuve de retenue pour éviter une escalade dans le sud du pays, après avoir lancé un appel similaire auprès de responsables israéliens. « Ce que nous recherchons, c’est, ensemble, comment éviter un embrasement, comment trouver les voies et moyens d’une baisse des tensions », la cheffe de la diplomatie lors d’une conférence de presse au terme de sa visite.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Hezbollah pro-iranien a ouvert le front du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, et Israël riposte par des bombardements.
Catherine Colonna a rencontré le Premier ministre, Najib Mikati, dirigeant de facto du pays sans président, et le chef du Parlement, Nabih Berri, allié du Hezbollah. « Depuis ma dernière visite, les affrontements se sont accrus en intensité. Cela ne peut pas durer ainsi », a noté la ministre, qui s’était rendue à Beyrouth à la mi-octobre, relevant que l’on n’était pas à l’abri d’une « erreur de calcul » conduisant à « une situation hors de tout contrôle ».
Le Liban « ne peut pas se permettre de se retrouver dans cette situation de guerre de laquelle il ne se relèverait pas », a-t-elle martelé. La cheffe de la diplomatie française, dont le pays a des contacts réguliers avec le Hezbollah, contrairement à d’autres pays occidentaux, a souligné être venue au Liban « pour contribuer à éviter un embrasement régional » mais ne pas avoir eu d’entretiens avec le Hezbollah.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, en visite en Israël, a de son côté appelé le Hezbollah à ne pas « provoquer un conflit plus large ».
« Erreurs de calculs »
Les violences pour le moment limitées aux zones frontalières ont fait plus de 130 morts parmi lesquels près d’une centaine de combattants du Hezbollah au Liban, et au moins onze tués côté israélien. Mais les bombardements israéliens ont récemment gagné en intensité et en profondeur à l’intérieur du territoire libanais, a souligné la ministre.
Le 18 décembre, un missile israélien s’est abattu à moins de 40 mètres du lieu des funérailles d’un combattant du Hezbollah qui se tenaient dans un village frontalier, sans faire de victime, selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).
Catherine Colonna a également rencontré à Beyrouth le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général Aroldo Lazaro Saenz, qui a jugé la situation « tendue » et même « dangereuse » dans le sud du Liban. Il a expliqué que les Casques bleus s’efforçaient de jouer un rôle de médiation entre les parties « pour éviter des erreurs de calculs ou d’interprétations qui pourraient être un autre déclencheur d’escalade ». La France, qui fournit le principal contingent avec 700 hommes, a condamné les tirs israéliens récents essuyés par les Casques bleus.
Lors d’une conférence de presse commune avec son homologue française à Tel-Aviv le 17 décembre, le chef de la diplomatie israélien, Eli Cohen, avait assuré qu’Israël « n’avait pas l’intention d’ouvrir un nouveau front » à sa frontière nord avec le Liban. « Mais nous ferons tout ce qu’il faut pour protéger nos citoyens », avait-il insisté, estimant que la seule façon de le faire était « d’obliger le Hezbollah à se retirer au nord du fleuve Litani », plus loin de la frontière, soit par la voie diplomatique, soit « par la force ». « Je pense que la France pourrait jouer un rôle positif et important pour éviter une guerre au Liban », avait-il poursuivi.
Catherine Colonna a pris le soin de signaler que les appels à la désescalade étaient valables pour toutes les parties, y compris Israël.
(Avec AFP)
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