Algérie : le dinar en chute

En trois mois, le dinar algérien a perdu plus de 10% de sa valeur face à l’euro. Mohamed Laid Benamor, PDG du groupe privé Benamor, dénonce une dépréciation qui déstabilise les industriels.

Selon le FMI, l’Algérie a intérêt à déprécier sa monnaie. © DR

Selon le FMI, l’Algérie a intérêt à déprécier sa monnaie. © DR

Publié le 29 octobre 2013 Lecture : 1 minute.

Entamée en juillet, la dégringolade du dinar algérien face à la monnaie unique européenne se poursuit. Lundi 28 octobre, il a atteint un nouveau record à la baisse, à 112,32 dinars pour un euro, contre 102,08 le 12 juillet dernier, selon les cotations officielles de la Banque d’Algérie. Depuis la mi-juillet, le dinar algérien a perdu plus de 10% de sa valeur face à l’euro. En cinq ans, le dinar a perdu 35% de sa valeur par rapport à la monnaie unique. Lundi, le ministre des Finances Karim Djoudi a reconnu que le dinar a subi « une dépréciation » et non « une dévaluation ». « On parle de dévaluation lorsqu’ il y a modification de la valeur de la parité, mais lorsqu’on a une évolution d’une monnaie sur un marché, il y a ce qu’on appelle une dépréciation. C’est le cas pour le dinar algérien », a-t-il expliqué en marge de la présentation du projet de loi de finances 2014 devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement). M. Djoudi promet que le dinar retrouvera de sa valeur dans les prochains mois.

Inquiétudes

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Pas si sûr. Le FMI considère que le dinar est surévalué et l’Algérie a donc décidé de le déprécier. En dépréciant le dinar, le gouvernement algérien chercherait à affaiblir le pouvoir d’achat des Algériens à l’extérieur, afin de freiner à terme la hausse des importations. Celles-ci ont atteint sur les neuf premiers mois de 2013 contre 47,49 milliards de dollars en 2012. Son excédent commercial a fondu de 53% à 8,16 milliards de dollars. Mais la baisse du dinar inquiète les chefs d’entreprises. « Cette dépréciation déstabilise les industriels », a déclaré ce mardi à la radio nationale, Mohamed Laid Benamor, PDG du groupe privé Benamor (agroalimentaire). « On commandes les matières premières à 100 euros et on les paie à plus de 112 euros », a-t-il expliqué.
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