Kenya : Clinton souhaite une présidentielle « libre » en 2013

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a poursuivi samedi son périple en Afrique en exhortant le Kenya à faire de la présidentielle de 2013 un « modèle pour le monde », cinq ans après les émeutes du scrutin de 2007, et s’est félicitée de progrès en Somalie vers un État central.

Hillary Clinton avec Mwai Kibaki à Nairobi, le 4 août 2012. © AFP

Hillary Clinton avec Mwai Kibaki à Nairobi, le 4 août 2012. © AFP

Publié le 5 août 2012 Lecture : 3 minutes.

Mme Clinton est porteuse d’une feuille de route pour le développement de l’Afrique dévoilée en juin par le président Barack Obama et qui mêle "stimulation de la croissance et des échanges, promotion de la paix et de la sécurité régionale et consolidation des institutions démocratiques".

Après le Sénégal, l’Ouganda et le Soudan du Sud, la chef de la diplomatie américaine est venue assurer au président kényan Mwai Kibaki et à son Premier ministre Raila Odinga que "les Etats-Unis avaient promis d’aider le Kenya pour que les élections (de mars 2013) soient libres, justes et transparentes". Un tel scrutin serait "le cadeau que les Kényans se sont offert en adoptant une nouvelle Constitution", a-t-elle jugé.

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Approuvée par referendum en août 2010, cette Constitution est censée renforcer le système démocratique et lancer une réforme foncière cruciale. Il s’agit pour Nairobi de symboliquement tourner la page des violences postélectorales de 2007-2008.

En décembre 2007, M. Kibaki avait été réélu président face à M. Odinga sur la foi de résultats contestés. Des violences meurtrières s’en étaient suivies, les pires depuis l’indépendance de 1963. Quatre Kényans, dont deux des candidats à la présidentielle de mars 2013, doivent être jugés à partir d’avril par la Cour pénale internationale (CPI).

Inquiets pour leur "partenaire et ami" kényan, les Etats-Unis "exhortent la nation toute entière à se rassembler et se préparer pour des élections qui seront un modèle pour le monde entier," a lancé Mme Clinton.

Elle a rappelé que les émeutes du début 2008 avaient "coûté plus d’un milliard de dollars" à ce pays d’Afrique de l’est, un responsable américain ajoutant qu’"février-mars 2008, le Kenya était quasiment coupé en deux, près de tomber dans un précipice".

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Clinton "très encouragée" par les progrès en Somalie

La secrétaire d’Etat a profité aussi de son passage à Nairobi pour se pencher sur le sort de la Somalie voisine. Elle a rencontré les principaux signataires de la "feuille de route" censée contribuer à stabiliser ce pays sans Etat central depuis 21 ans. Elle a vu les dirigeants des autorités fédérales de transition, qui doivent en théorie être dissoutes le 20 août, dont le président Sharif Cheikh Ahmed et le président du Parlement Sharif Hassan Cheikh Adan.

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Elle s’est déclarée "très encouragée par les progrès" réalisés dans le fragile processus devant aboutir à un gouvernement central et des institutions pérennes. Une Assemblée constituante vient d’adopter à Mogadiscio une Constitution provisoire dans un pays privé d’Etat et en guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

Les autorités de transition, mises sur pied il y a huit ans avec le soutien des Occidentaux, sont accusées de corruption et d’être incapables de rétablir un semblant d’autorité centrale en Somalie mise en coupe réglée par des chefs de guerre, milices islamistes et groupes criminels.

Les insurgés shebab contrôlent des régions du centre et du sud, même si ces islamistes sont affaiblis par la force de l’Union africaine, des troupes gouvernementales et l’armée éthiopienne entrée en Somalie en novembre. "Il reste du travail après le 20 août", a concédé Mme Clinton.

Au lendemain de sa visite éclair au Soudan du Sud né de la partition du Soudan le 9 juillet 2011, la secrétaire d’Etat n’a pas manqué de "saluer le nouvel esprit de compromis" consacré par l’accord annoncé quelques heures plus tôt entre Khartoum et Juba sur le partage de la manne pétrolière. Outre le pétrole, les voisins contestent la démarcation de la frontière et s’accusent de soutenir des groupes rebelles.

Mme Clinton est attendue dimanche au Malawi puis en Afrique du Sud.

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