Législatives au Congo : le parti de Denis Sassou Nguesso conserve la majorité
Les Congolais votaient dimanche pour le second tour des législatives où le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou Nguesso est assuré de conserver la majorité mais que l’opposition a menacé de bloquer si des fraudes se produisaient.
Mis à jour à 18h00.
Les bureaux de vote devaient ouvrir à 06h00 GMT et fermer à 17h00 GMT. Mais comme au premier tour, le 15 juillet, les opérations ont commencé avec retard en plusieurs endroits -principalement à cause d’absence ou de manque de matériel- bien que la Commission d’organisation des élections (Conel) a promis une ouverture "synchronisée" des bureaux à l’heure prévue.
Le chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso a voté vers 11h30 GMT, accompagné de son épouse Antoinette, dans le bureau de la 2e circonscription de Bacongo, un quartier du sud de Brazzaville proche du palais présidentiel.
"En ce moment je pense que c’est un scrutin correct", a-t-il déclaré aux journalistes après avoir voté. "Au plan politique, je pense que beaucoup de dispositions ont été prises pour ce que ces élections soient apaisées, qu’elles soient justes, qu’elles soient transparentes", a-t-il ajouté.
Il reste 67 sièges à pourvoir sur les 136 que comptera l’Assemblée nationale et le pouvoir parait assuré d’une majorité absolue. Le PCT, ancien parti unique et au pouvoir depuis 1997, a engrangé 57 des 69 candidats élus au premier tour et compte une quarantaine de candidats en ballottage.
Plusieurs irrégularités
La majorité présidentielle dispose d’une réserve de voix avec le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI, 9 candidats en ballottage) et une trentaine d’indépendants jugés proches du pouvoir toujours en lice.
L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) -premier parti d’opposition avec 11 députés sortants, et 16 candidats en ballottage- dit avoir constaté plusieurs irrégularités au premier tour et a menacé de bloquer le scrutin en cas de nouvelles "fraudes".
"Je me suis laissé dire que ici et là, devant les bureaux de vote, il y aurait des gens qui attendraient les électeurs avec de l’argent pour monnayer je ne sais pas quel genre de geste", a déclaré M. Sassou Nguesso, espérant que "partout" les bulletins non utilisés sont déchirés pour éviter la "tricherie".
"Pour l’heure, on n’a rien constaté" d’irrégulier, a souligné Gaspard Kaya Magane, un des vice-présidents de l’UPADS, soulignant que la menace de blocage restait d’actualité.
"Tout le monde (représentants des candidats et policiers) veille pour parer à toute tentative de fraude", avait pour sa part dit à l’AFP Kevin Mviri, de la Coordination d’appui au processus électoral (Cape).
Faible participation
Les observateurs de l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) avaient relevé plus de "points faibles" que de "points forts" dans l’organisation du scrutin du 15 juillet, où des incidents ont fait trois blessés, dont un par balle.
"Pour l’instant, nous n’avons pas relevé d’incidents majeurs", a déclaré à l’AFP Guy Ndognou, observateur électoral pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
En milieu de matinée, l’affluence était faible mais "on s’attend à ce qu’il y ait plus d’électeurs car il y a des fidèles qui sont à l’église", avait déclaré à l’AFP dans la matinée Henri Bouka, président de la Conel.
Au premier tour, aucun taux de participation officiel n’a été publié mais l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) l’estime à 15% seulement.
La nouvelle Assemblée nationale comptera moins d’élus que les 139 prévus à l’origine, car trois circonscriptions de Brazzaville n’ont pu voter faute de révision des listes électorales après l’explosion début mars d’un dépôt de munitions.
La catastrophe a fait près de 300 morts et 17.000 sans abris, dont près de la moitié vit dans des camps de fortune.
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