Bénédiction des couples homosexuels : le pape François met les pieds dans le plat

Depuis le 18 décembre, l’Église catholique permet aux prêtres de bénir les couples de même sexe, à condition que ce soit en dehors des rituels liturgiques.

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Publié le 19 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Si l’Église catholique romaine continue de qualifier les relations homosexuelles de « péché » et s’oppose toujours au mariage gay, une certaine « bienveillance » voit le jour, au bénéfice desdits pécheurs. Car c’est le terme consacré par la définition officielle : la bénédiction « consiste à invoquer la bienveillance divine sur une personne ou une assemblée ».

Couples « irréguliers »

C’est ce 18 décembre que le dicastère pour la doctrine de la foi – deuxième ministère du Saint-Siège, en importance, après celui dédié à l’évangélisation – a publié un document de huit pages, en plusieurs langues, qui ouvre la voie à la bénédiction, par des prêtres, de couples « irréguliers » aux yeux de l’Église. Les irrégularités évoquées concernent aussi bien ceux qui sont passés par la case divorce que ceux qui entretiennent une relation stable avec un conjoint ou une conjointe du même sexe. La seule condition imposée par la réforme est que la bénédiction soit effectuée en dehors des rituels liturgiques et jamais « en même temps que les rites civils d’union », « afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ».

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Le texte a été approuvé par le pape François qui déclarait il y a une dizaine d’années : « Qui suis-je pour juger les gays qui cherchent le Seigneur ? » Le sujet continue pourtant de cristalliser les tensions au sein de l’Église, notamment chez les conservateurs américains.

En Afrique, il suscite également des débats, dans les cercles chrétiens, en témoignent les réactions récentes aux déclarations du cardinal ghanéen Peter Turkson contre la criminalisation des personnes LGBT. Pour son homologue guinéen Robert Sarah : « L’homosexualité occidentale et les idéologies abortives […] sont aujourd’hui ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle. »

L’exception sud-africaine

Au-delà de l’Église, l’opinion africaine continue d’être réticente à la reconnaissance des unions de personnes de même sexe et ce, même en dehors d’un contexte de foi. Sur un continent où une trentaine de pays interdisent l’homosexualité, l’Afrique du Sud fait figure d’exception en autorisant le mariage gay depuis 2006. Dans plusieurs pays comme le Soudan, la Somalie ou la Mauritanie, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort.

Aux militants de la cause LGBT du monde entier, certains pays africains aiment rappeler régulièrement qu’il ne s’agit pas de positions légales désuètes appelées à être balayées irrémédiablement. Ce lundi, une cour constitutionnelle ougandaise commençait à examiner la première contestation d’une loi draconienne anti-homosexualité. Fin septembre, au Burkina Faso, c’est le rapport sur les concertations régionales de l’Assemblée législative de transition (ALT) qui demandait l’interdiction et la pénalisation de l’homosexualité.

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