Jack Lang reconduit à la tête de l’IMA

Plusieurs mois après la fin du mandat du patron de l’Institut du monde arabe, le conseil d’administration a finalement décidé de le reconduire dans ses fonctions. Au grand dam de ceux qui espéraient le voir enfin passer la main et n’assurer qu’un bref intérim.

Jack Lang, ancien ministre français de la Culture. © STEPHANE DUPRAT/Hans Lucas via AFP

Jack Lang, ancien ministre français de la Culture. © STEPHANE DUPRAT/Hans Lucas via AFP

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 20 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Ce n’est pas une reconduction mais une simple prolongation, pour des motifs juridiques, de l’intérim à sa succession assuré par Lang depuis la fin de son mandat, en mars », se rassurait-on encore le 19 décembre au soir, à la veille d’un conseil d’administration décisif ce mercredi, dans l’entourage des personnalités proposées pour prendre la relève de Jack Lang, 84 ans, à la présidence de l’Institut du monde arabe (IMA).

L’inusable, à ce poste de prestige et d’influence depuis janvier 2013, a vu son troisième mandat s’achever en mars 2023, et l’on guettait depuis un signe du président français Emmanuel Macron, à qui seul appartient la décision, pour savoir si l’immortel ministre de la Culture de François Mitterrand s’y éterniserait comme il le souhaite et s’y évertue. « Le président Macron semble avoir autant de mal à se détacher de Jack Lang qu’à lui confirmer son attachement », ironisent les mêmes sources.

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L’affaire avait semblé pliée quand, en juin 2023, le locataire de l’Élysée a confié à son ancien ministre Jean-Yves Le Drian, alors le plus sérieux challenger de Lang, la charge d’envoyé personnel pour le Liban. Mais aucune décision n’ayant été prise en haut lieu, le suspense demeurait entier.

Les challengers

Annonçant le 15 décembre que Lang « doit être renouvelé dans ses fonctions » pour un maintien « jusqu’en mars 2026 », La Lettre signalait la fin de la compétition pour le poste, convoité notamment par l’ancien ambassadeur arabisant François Gouyette, qui a quitté Alger fin juillet, et le très macronien ambassadeur à la Méditerranée Karim Amellal.

Mais le 18 décembre, le quotidien Le Monde nuançait : « Jack Lang prolongé, mais pas encore reconduit. » Analyse partagée par les camps concurrents, qui signalent, presque à l’unisson, que la conjoncture ne saurait altérer le haut intérêt de cette responsabilité. Statutairement, la direction de l’IMA devait être connue avant le 31 décembre 2023. Aussi devenait-il urgent de convoquer le conseil d’administration pour entériner une décision nécessaire mais provisoire du président Macron, veulent croire les adversaires d’une quatrième présidence Lang bien au-delà de ses rivaux officiels.

« Ça peut durer longtemps comme ça peut se conclure vite, analyse un observateur. Le président aime bien Lang, il fait l’affaire, et s’il souhaite le renouveau, il doit encore attendre le candidat d’évidence et doit considérer qu’il faut encore patienter, c’est monnaie courante pour ce genre de hautes fonctions. »

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À 14h00, ce mercredi, pourtant, le conseil d’administration a confirmé dans un communiqué avoir, par un « vote à l’unanimité », entériné la reconduction de Jack Lang à la présidence. Ce sera donc un quatrième mandat consécutif pour celui qui a été nommé à la tête de l’IMA en 2013 par le président de la République, François Hollande. À l’époque, il avait succédé à Renaud Muselier.

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