Zimbabwe : le projet de nouvelle constitution dévoilé
Le projet de nouvelle Constitution au Zimbabwe péniblement élaboré depuis plus de trois ans réduira les pouvoirs du président mais sans fixer de limite d’âge, et il interdira la peine de mort pour les femmes, selon le texte consulté samedi.
![Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le 14 juillet 2012 à Addis-Abeba. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/07/21/021072012175422000000mug.jpg)
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le 14 juillet 2012 à Addis-Abeba. © AFP
« Une loi pourrait autoriser la peine de mort pour les coupables de meurtre avec circonstances aggravantes, mais la peine ne peut pas être appliquée à une femme », ni aux hommes de moins de 21 ans et de plus de 70 ans, indique un chapitre du projet.
Selon le texte, issu de longs pourparlers entre le camp du président Robert Mugabe, 88 ans, et celui du Premier ministre, son rival, Morgan Tsvangirai, le président aurait un droit de grâce.
Vendredi, le ministre des Affaires constitutionnelles Eric Matinenga a détaillé devant la presse les changements prévus pour la fonction présidentielle, notamment le mandat, limité à dix ans.
« Nous avons eu un seul président depuis 1980 et le sentiment de la plupart des gens est que c’est la principale faiblesse du pays », a-t-il expliqué.
Le projet « propose de limiter le mandat du président, des institutions publiques indépendantes et exécutives, et des autres entités contrôlées par l’Etat », a-t-il ajouté.
Fin de l’immunité présidentielle
Le texte imposerait au président de consulter le parlement et le conseil des ministres pour les nominations clés, et lui ferait perdre son immunité, une fois terminé son mandat. Mais il permettrait à M. Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, de se représenter comme il en a l’intention.
L’élection présidentielle de 2008 a failli tourner au bain de sang, avant qu’un accord de cohabitation ne soit conclu avec M. Tsvangirai, qui s’est retiré du second tour et a été nommé Premier ministre d’un fragile gouvernement d’union nationale en 2009.
L’adoption d’une nouvelle Constitution figure dans les accords passés alors.
Le projet doit être débattu lors d’une conférence publique fin août puis approuvé par référendum, avant des élections qui pourraient se tenir en 2013.
Il n’y a pas de date fixée pour le référendum. Des sources proches du parti de M. Tsvangirai parient sur octobre.
Le texte prévoit aussi des compensations pour les propriétaires terriens blancs amenés à céder leur exploitation lors de la politique de redistribution agraire controversée menée au début des années 2000 par le président Mugabe.
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