Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza

Les efforts se poursuivent pour obtenir une trêve dans le territoire où le bilan atteint désormais les 20 000 morts, selon les chiffres du Hamas.

Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lors d’un bombardement israélien vu de Rafah le 20 décembre 2023. © Said KHATIB / AFP

Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lors d’un bombardement israélien vu de Rafah le 20 décembre 2023. © Said KHATIB / AFP

Publié le 21 décembre 2023 Lecture : 3 minutes.

L’armée israélienne a ordonné le 20 décembre sur les réseaux sociaux l’ « évacuation immédiate » d’une zone « couvrant environ 20 % » de la ville de Khan Younès, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « L’ampleur des déplacements résultant de l’ordre d’évacuation n’est pas claire », relève l’Ocha.

La bande de Gaza est privée d’électricité par le blocus total exercé par Israël et beaucoup d’habitants n’ont plus que la radio et le bouche-à-oreille pour s’informer. Selon l’Ocha, la zone à évacuer abritait plus de 111 000 habitants avant le début de l’offensive israélienne il y a deux mois, et compte désormais quelque 141 000 Palestiniens réfugiés dans 32 camps pour fuir les combats. Dès le 18 décembre, l’armée israélienne avait indiqué intensifier ses opérations à Khan Younès.

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Efforts diplomatiques

Des efforts diplomatiques ont actuellement lieu sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve et acheminer de l’aide humanitaire à Gaza.

D’un côté, le Hamas discute avec l’Égypte : le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, s’est rendu au Caire le 20 décembre pour discuter d’une nouvelle « trêve provisoire d’une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes », a expliqué une source proche du Hamas à l’AFP. Mais ces négociations n’ont pour l’instant livré aucun résultat, ont confié des sources proches du dossier à la BBC et au quotidien américain Wall Street Journal. Selon une source du Jihad islamique, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine.

Le Hamas exige un arrêt complet des combats comme préalable à toute négociation sur le sort des otages. Israël est ouvert à l’idée d’une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant « l’élimination » du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. La guerre « se poursuivra jusqu’à l’élimination du Hamas, jusqu’à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité », a répété mercredi le Premier ministre, Benyamin Netanyahou.

Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d’Israël, a reconnu que le chemin avant de parvenir à une éventuelle trêve était encore long. « Nous n’attendons pas un accord à ce stade, mais nous maintenons la pression », a-t-il déclaré mercredi.

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Veto américain

D’âpres négociations doivent également se poursuivre ce 21 décembre au Conseil de sécurité de l’ONU, qui reporte depuis le début de la semaine un vote sur une résolution destinée à accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, mais susceptible d’essuyer un nouveau veto américain si elle utilise des termes trop forts. Ce pouvoir de veto a été dénoncé par le Hamas : « L’administration Biden tue notre peuple deux fois, une fois avec ses bombes, une autre en le privant de nourriture et de médicaments », a estimé le mouvement dans un communiqué.

Les services des Nations unies continuent eux d’alerter sur la profonde crise humanitaire qui secoue Gaza. La moitié de la population y souffre de faim extrême ou sévère, et 90 % est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière, selon l’Ocha.

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Tensions à la frontière libanaise

L’armée israélienne a annoncé le 21 décembre avoir perdu trois nouveaux soldats, portant à 137 le nombre de militaires décédés depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre. La veille, elle avait affirmé avoir découvert un réseau de tunnels utilisé par « des hauts dirigeants » du Hamas dans la ville de Gaza (nord) et situé « à proximité directe de magasins, de bâtiments gouvernementaux, de résidences et d’une école ».

Au-delà de la guerre à Gaza, le conflit continue d’alimenter les tensions au Proche-Orient. Le Hezbollah, allié islamiste du Hamas au Liban, a annoncé avoir tiré des roquettes sur le nord d’Israël. Un peu plus tôt, l’armée israélienne avait expliqué avoir frappé un « centre de commandement opérationnel » du Hezbollah, et avoir tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula.

(Avec AFP)

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