Amadou Ba, Premier ministre sénégalais et candidat à la présidentielle de 2024. © MONTAGE JA : FACEBOOK AMADOU BA
Amadou Ba, Premier ministre sénégalais et candidat à la présidentielle de 2024. © MONTAGE JA : FACEBOOK AMADOU BA

Présidentielle au Sénégal : 2024, l’année du chamboule-tout politique

La présidentielle du 25 février prochain focalise l’attention, mais il est aussi plus que probable que le successeur de Macky Sall voudra organiser des législatives dans la foulée.
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Publié le 30 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

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2024, un grand test démocratique pour l’Afrique

Ouvertes ou jouées d’avance, de nombreuses consultations électorales, dont neuf présidentielles, sont attendues cette année sur le continent. Tour d’horizon.

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Au Sénégal, il faut remonter à 2012 pour voir se succéder, en moins de six mois, une présidentielle et des législatives. En 2024, un tel scénario ne sera pas dicté par les textes, mais par la simple logique politique. Que la victoire revienne au Premier ministre, Amadou Ba, candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, ou à l’un de ses rivaux de l’opposition, il est probable que nul ne s’aventurera, au lendemain du scrutin dont le premier tour se déroulera le 25 février, à entamer un mandat de cinq ans en l’état actuel du rapport des forces à l’Assemblée nationale.

Malgré une belle percée aux législatives de 2022, l’opposition y reste en effet minoritaire, à une voix près. Une situation aggravée par l’implosion de la coalition Yewwi Askan Wi, où les tiraillements entre le parti Taxawu Sénégal, de Khalifa Sall, et le Pastef (dissous en août 2023), d’Ousmane Sonko, ont affaibli une opposition plus morcelée que jamais.

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Quant au camp présidentiel, il n’a guère plus de raisons de se satisfaire de sa majorité précaire, son sort étant suspendu à une seule défection qui viendrait rebattre les cartes. Il est donc probable que la législature en cours, censée courir jusqu’en juillet 2027, sera abrégée dès juillet prochain par celui qui succédera à Macky Sall.

Liste des prétendants

Mais c’est le 20 janvier que se jouera en grande partie la séquence électorale qui attend les Sénégalais. Ce jour-là, le Conseil constitutionnel rendra publique la liste des prétendants qui auront rempli les conditions requises, évitant l’écueil funeste d’une invalidation de leur candidature. En 2019, ce filtre avait fait des ravages parmi la trentaine de candidats proclamés, dont cinq seulement avaient finalement pu concourir.

À l’heure où ces lignes sont écrites, si le mystère plane encore sur le retour au Sénégal de Karim Wade (en exil au Qatar), qui fut un candidat fantôme il y a cinq ans, c’est évidemment le feuilleton judiciaire dont le personnage principal est Ousmane Sonko qui rend le prochain scrutin indéchiffrable.

Incarcéré depuis le 31 juillet, luttant pied à pied face à l’État pour obtenir sa réinscription sur les listes électorales (condition sine qua non pour pouvoir se présenter, fût-ce depuis sa cellule), le président du Pastef espère encore faire partie de la short list des prétendants. Dans le cas contraire, son lieutenant, Bassirou Diomaye Faye, lui aussi incarcéré, pourrait le remplacer. Et l’hypothèse d’un candidat surprise parrainé au dernier moment par 13 députés n’était pas totalement exclue à la veille de la date limite du dépôt des dossiers, le 26 décembre.

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Galvanisés par une année 2023 aux allures de martyre judiciaire, les partisans d’Ousmane Sonko exerceront une influence majeure sur l’issue de cette élection aussi ouverte qu’atypique.

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