Le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno. © MONTAGE JA : V.FOURNIER pour JA
Le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno. © MONTAGE JA : V.FOURNIER pour JA

Vers le couronnement de Mahamat Idriss Déby Itno au Tchad ?

La présidentielle et les législatives doivent se tenir avant la fin de l’année 2024. Supposés marquer la fin de la transition ouverte au lendemain de la mort d’Idriss Déby Itno, ces scrutins sont aussi l’occasion pour son fils de donner corps à ses ambitions.
MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 30 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

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2024, un grand test démocratique pour l’Afrique

Ouvertes ou jouées d’avance, de nombreuses consultations électorales, dont neuf présidentielles, sont attendues cette année sur le continent. Tour d’horizon.

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Le Tchad entre dans la dernière ligne droite d’une transition qui s’était ouverte en 2021. Trois ans après la disparition d’Idriss Déby Itno – et après avoir approuvé les étapes du Dialogue national et du référendum constitutionnel –, Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt chef de l’État, s’apprête en effet à organiser, avant la fin de l’année 2024, des élections législatives et un scrutin présidentiel auquel il compte bien être lui-même candidat.

L’ambition de ce général de s’installer durablement à la tête du pays est un secret de polichinelle. Selon des sources au sein de son entourage, le président de la transition a déjà en tête son dispositif de campagne et pourrait être le candidat d’une nouvelle formation politique, tout en bénéficiant du soutien du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir.

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Renouveau de la classe politique

Il devrait se retrouver confronté à des habitués des joutes électorales, au premier rang desquels Saleh Kebzabo, le Premier ministre de la transition, et son prédécesseur, Albert Pahimi Padacké. Ceux-ci ont appliqué la même stratégie, à quelques mois d’intervalle : profiter de leur passage à la primature pour renforcer politiquement et financièrement leur position et celle de leurs partis respectifs, l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, et le Rassemblement national des démocrates tchadiens-Le Réveil.

Originaires de la région du Mayo-Kebbi Ouest, les deux hommes, qui ont déjà été candidats à une présidentielle, devraient avoir comme adversaire un autre enfant du Sud, Succès Masra. Rentré au Tchad en novembre dernier après une année d’exil et à la faveur d’accords signés avec le gouvernement de la transition, cet économiste a entamé une campagne qui devrait l’amener à se lancer dans la course à la magistrature suprême. À 40 ans, il espère s’imposer comme un acteur majeur du Tchad de l’après-transition.

Même si Mahamat Idriss Déby Itno parvenait à conserver le pouvoir, la présidentielle et les législatives de 2024 pourraient déboucher sur un renouveau majeur de la classe politique tchadienne, qu’Idriss Déby Itno et le MPS ont dominée trois décennies durant. L’ex-parti au pouvoir cherche en effet un nouvel élan après la disparition de son fondateur, tandis que l’émergence des Transformateurs, le mouvement de Succès Masra, a déjà rebattu les cartes au sein de l’opposition, notamment dans les régions du Sud.

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