Au Ghana, John Dramani Mahama en lice pour la quatrième fois
2024, un grand test démocratique pour l’Afrique
Ouvertes ou jouées d’avance, de nombreuses consultations électorales, dont neuf présidentielles, sont attendues cette année sur le continent. Tour d’horizon.
Le 7 décembre 2024, les Ghanéens éliront le successeur de Nana Akufo-Addo, contraint de par la Constitution de passer la main après deux mandats consécutifs. C’est Mahamudu Bawumia, 60 ans, son vice-président depuis 2017, qui portera les couleurs du Nouveau Parti patriotique (NPP), dont il a remporté la primaire le 4 novembre dernier. Il sera opposé à John Dramani Mahama, qui présida le pays entre 2012 et 2017, et qui, le 14 mai dernier, a été désigné par le Congrès national démocratique (NDC) pour le représenter à l’occasion de ce scrutin à deux tours. C’est la quatrième fois que l’ancien chef de l’État brigue la magistrature suprême, après sa victoire de 2012 et deux défaites (en 2016 et 2020), chaque fois face à Nana Akufo-Addo.
Débarrassé, cette fois, de son éternel adversaire, John Dramani Mahama a de fortes chances de se retrouver sous les ors de Jubilee House. Un an avant le scrutin, le patron du NDC, âgé de 65 ans, caracole en effet en tête de tous les sondages, allant parfois jusqu’à recueillir plus de 70% des intentions de votes.
Les résultats devraient être plus serrés le jour venu si Mahamudu Bawumia réussit à se démarquer d’ici là du bilan très critiqué de Nana Akufo-Addo. Le Ghana traverse en effet une grave crise économique – la pire depuis des décennies. Le taux d’inflation, qui dépasse 40% sur un an, a poussé le pays à conclure, en décembre 2022, un accord avec le FMI portant sur un prêt d’un montant de 3 milliards de dollars.
Bawumia devra également compter avec Alan John Kyerematen, l’ancien ministre du Commerce, qui, après avoir démissionné du gouvernement en janvier 2023, a quitté le parti le 25 septembre suivant pour créer son propre mouvement. Fondateur du NPP, ce dernier assure, à 68 ans, vouloir se présenter en tant qu’indépendant et menace de fragiliser un peu plus Mahamudu Bawumia. D’autres postulants devraient se faire connaître dans les prochains mois, sans forcément peser sur les débats. Dix des douze candidats présents en 2020 n’avaient en effet pas dépassé 0,8% des voix.
Le 7 décembre prochain, les Ghanéens éliront également les 275 membres du Parlement et tenteront de donner une majorité à leur nouveau président. Ce qui n’avait pas été le cas en 2020, le NPP et le NDC ayant chacun remporté 137 sièges. Une première, à l’époque, pour le Ghana.
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